Les risques psychosociaux : une approche encore trop souvent défensive
Depuis une quinzaine d’années, la prévention des risques psychosociaux (RPS) s’est imposée comme un sujet incontournable dans les entreprises. Stress, épuisement professionnel, conflits interpersonnels ou perte de sens : les RPS recouvrent un large champ de situations qui fragilisent la santé des salariés.
Pourtant, dans de nombreuses structures, l’évaluation des RPS reste centrée sur la détection des dysfonctionnements : surcharge de travail, manque de reconnaissance, défaut de communication, etc. Autrement dit, on cherche ce qui ne va pas… sans toujours interroger ce qui permet d’aller bien.
Or, évaluer les RPS ne suffit plus. La loi impose aujourd’hui d’aller plus loin, en intégrant dans la démarche de prévention la santé mentale et la qualité du vécu professionnel.
L’obligation légale d’évaluer les RPS
L’article L.4121-1 du Code du travail impose à tout employeur de « prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».
Cette obligation inclut :
la prévention des risques professionnels ;
l’information et la formation des salariés ;
la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.
L’évaluation des RPS est donc une obligation légale qui doit être inscrite dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
Mais si l’employeur doit identifier les causes du mal-être, il doit aussi être capable de préserver et renforcer la santé mentale des salariés.
Risques psychosociaux et santé mentale : deux notions complémentaires
Les RPS décrivent des facteurs de risque : surcharge de travail, perte d’autonomie, conflit de valeurs, insécurité de l’emploi…
Ils sont liés à l’organisation du travail et à ses effets sur la santé.
La santé mentale, elle, renvoie à l’état global de bien-être psychologique, émotionnel et social d’un individu.
Elle ne se limite pas à l’absence de troubles : elle inclut la capacité à s’adapter, à interagir positivement avec les autres, et à trouver du sens dans son travail.
Autrement dit :
Évaluer les RPS, c’est identifier ce qui menace la santé mentale.
Évaluer la santé mentale, c’est comprendre ce qui la nourrit et la protège.
L’un ne va pas sans l’autre.
Pourquoi évaluer la santé mentale des salariés ?
La santé mentale au travail n’est pas un concept abstrait. C’est un indicateur de performance sociale.
Des salariés en bonne santé psychologique sont plus engagés, plus créatifs, et moins sujets à l’absentéisme ou au turnover.
Évaluer la santé mentale, c’est donc :
mesurer la capacité de résilience du collectif ;
repérer les facteurs de bien-être (autonomie, reconnaissance, coopération, sens du travail) ;
prévenir l’installation du mal-être chronique avant qu’il ne se transforme en burn-out, dépression ou démission silencieuse.
Cette approche dépasse la simple conformité réglementaire : elle participe à la construction d’un environnement de travail sain et durable.
Comment articuler évaluation des RPS et santé mentale ?
Une évaluation efficace doit reposer sur une démarche participative et pluridisciplinaire.
Concrètement, elle combine :
une analyse organisationnelle (charge, rythme, relations hiérarchiques) ;
des indicateurs objectifs (absentéisme, accidents, turn-over, entretiens) ;
et une approche subjective (perception du travail, ressenti, satisfaction, équilibre vie pro/perso).
Cette double lecture permet de passer d’une logique de constat à une logique d’action :
on ne se contente pas d’évaluer le risque, on renforce les leviers de santé psychologique.
Les acteurs à impliquer sont nombreux : direction, service RH, service de santé au travail, élus du CSE et, surtout, les salariés eux-mêmes.
Le rôle du CSE dans cette démarche
Le CSE joue un rôle clé dans la prévention des RPS et la promotion de la santé mentale.
Ses missions, inscrites dans le Code du travail (article L.2312-9), consistent à « contribuer à la promotion de la santé, de la sécurité et de l’amélioration des conditions de travail ».
Concrètement, les élus peuvent :
proposer des actions de prévention (groupes de parole, sensibilisation, aménagements organisationnels) ;
analyser les indicateurs sociaux issus de la BDESE (absentéisme, climat social, accidents) ;
solliciter une expertise RPS lorsqu’un risque grave est constaté ;
et intégrer la santé mentale dans la réflexion collective sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT).
En d’autres termes, le CSE ne doit plus se limiter à alerter sur le mal-être : il doit devenir un acteur de la santé psychologique au travail.
Pour aller plus loin : une démarche d’accompagnement pour les élus et les RH
Face à ces enjeux, Instant-CE propose un accompagnement sur mesure pour aider les élus et les responsables RH à intégrer la santé mentale dans la prévention des RPS.
Objectifs de l’accompagnement :
Comprendre les liens entre RPS et santé mentale ;
Savoir évaluer les signaux faibles et les facteurs de bien-être ;
Élaborer un plan d’action réaliste et partagé ;
Mettre à jour le DUERP et renforcer la culture de prévention.
Nos interventions :
diagnostic participatif,
ateliers de sensibilisation,
formation “Santé mentale et dialogue social”,
accompagnement à la mise en place d’outils de suivi.
Ensemble, faisons du travail un espace d’épanouissement et de santé durable, et non une source de déséquilibre.
📍 Pour plus d’informations, contactez-nous sur www.instant-ce.com