Malgré ses bénéfices record, Total licencie


Rédigé le Mardi 10 Mars 2009 à 10:09 | Lu 1588 fois | 0 commentaire(s) modifié le Jeudi 2 Avril 2009 10:14



Il y a des conjonctions d'annonces qui font plutôt mauvais effet. Il y a un mois presque jour pour jour, Total annonçait des bénéfices spectaculaires pour l'année 2008. Il s'agissait en fait du plus gros profit jamais réalisé par un groupe français : 13,9 milliards d'euros. Total avait bien évidemment profité de la flambée des prix du pétrole, qui se sont établis à 97 dollars le baril en moyenne sur l'année 2008, soit 25 dollars de plus qu'en 2007.
Mardi, changement de décor et de discours : il s'agissait cette fois d'annoncer un dégraissage sévère dans le secteur pétrochimie et le raffinage en France. 555 postes d'ici 2013 sont concernés par ces suppressions, annoncées lors de deux comités centraux d'entreprise. Le site de Gonfreville sera le plus touché. Selon des syndicats, 130 des 306 postes qui devraient être supprimés par Total Petrochemicals France se situent sur le site de Seine-Maritime. 199 des 249 postes concernant le raffinage.
Les sites touchés par le dégraissage
Pour Total Petrochemicals France, les autres suppressions concernent l'usine de Carling en Moselle (64 postes touchés), le pôle de recherche et développement de Mont/Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques (25 postes), le siège social à La Défense (33 postes). En outre, l'usine de Notre-Dame-de-Gravenchon en Seine-Maritime doit fermer, entraînant la disparition de 54 postes. Pour le raffinage, outre le site de Gonfreville, c'est le siège de La Défense qui est affecté.
Mais Total l'assure : il n'y aura "aucun licenciement grâce à des efforts de reclassement interne importants" et un dispositif de "congé attente retraite", qui "dispense d'activité" les salariés à trois ans de l'âge de la retraite, a assuré le PDG de Total Petrochemicals France, Philippe Goebel. Pour autant, les syndicats se disent scandalisés. "Total, en plein procès AZF, après avoir annoncé" des milliards de bénéfices "supprime des emplois pour maintenir ses bénéfices à un niveau qui devient inacceptable au regard de la situation sociale du pays", s'est indigné le syndicat CGT de TPF. Selon le syndicat, Total est "au début d'un processus de désengagement progressif de l'activité de raffinage en France".
Interrogé, lors d'une conférence de presse sur la politique de l'emploi, sur l'annonce de ces deux projets de restructuration, Laurent Wauquiez, a répondu : "Je trouve ça scandaleux". "En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME. Qu'un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfices ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me reste en travers de la gorge", a-t-il lancé.


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