Quatre-vingt-dix licenciements annoncés chez Wagon automotive


Rédigé le Samedi 7 Mars 2009 à 12:07 | Lu 1380 fois | 0 commentaire(s) modifié le Samedi 7 Mars 2009 12:09



La nouvelle est tombée jeudi, lors d'un CCE : 90 salariés vont être licenciés chez Wagon automotive, en redressement judiciaire avec le reste du groupe, depuis décembre. Une décision justifiée par des « mesures d'économie indispensables » pour sauver l'entreprise.

On ampute le bras pour sauver le corps. Jeudi, lors d'un comité central d'entreprise (CCE) qui a eu lieu au siège de Wagon SAS, à Élancourt (Yvelines), un des deux administrateurs en charge du redressement judiciaire du groupe l'a annoncé aux représentants syndicaux : 392 salariés du groupe vont être licenciés. Wagon automotive est sur la liste, concerné à hauteur de 90 licenciements qui seront effectifs à compter du 31 mars. Le site douaisien, le plus gros du groupe, au moins en France, va donc perdre un « petit » 1/6e de son effectif qui se monte à 585 personnes.

« Des mesures d'économie indispensables » pour sauver ce qui peut l'être de Wagon SAS et de Wagon automotive a affirmé l'administrateur judiciaire. Philippe Nalewajek, secrétaire CGT du comité d'établissement de Wagon automotive et secrétaire adjoint du CCE, ne peut qu'avouer que les justifications chiffrées communiquées par l'administrateur judiciaire n'ont pu être contredites. « On a rien en face comme argument pour empêcher ces licenciements. L'administrateur nous a dit que si on ne met pas en oeuvre cette mesure, on ne pourra pas payer les salaires d'avril. Dans ce cas, la liquidation est obligatoire. On va tout contrôler mais je ne vois pas l'administrateur judiciaire mentir sur la réalité de la situation financière de l'entreprise. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le groupe doit faire 5 millions d'euros d'économie par mois. À Douai, le chiffre d'affaires a baissé de 50 %. On perd chaque mois 600 000 E. » Des grandeurs de mesure plausibles avec la situation que connaît Wagon automotive : « Le 15 mars, on va arrêter de travailler pour l'ancienne Scénic et on a encore rien sur la nouvelle. Il n'y a plus rien sur le marché ! »
Des revendications

Le contexte dans lequel se débat Wagon automotive rend crédibles les propos de l'administrateur judiciaire, selon lesquels il fait tout pour que Douai garde son savoir-faire et donc ses chances de trouver un repreneur, ajoute M. Nalewajek. « Jusqu'aux vacances d'été, on va connaître quinze jours de chômage technique par mois... Sur les 90 licenciements, la majorité - 60 - concerne des emplois indirects et 30 sont attachés directement à la production. Il y a une volonté de garder le plus de monde possible et les compétences nécessaires pour pouvoir redémarrer tout de suite. » Les organisations syndicales vont être reçues lundi 16 mars au Comité interministériel de restructuration industriel (CIRI), au ministère de l'Industrie.

Les syndicats et la CGT, largement majoritaire, en premier, vont demander une meilleure indemnisation du chômage partiel et demander que des fonds publics n'aillent pas seulement aux constructeurs mais aussi aux équipementiers.

Et le 19 mars, journée de mobilisation nationale, la CGT avec la CFDT, la CFTC et FO organiseront une porte ouverte de l'entreprise à la fin de la manifestation douaisienne : « Pour montrer à notre population l'outil et le potentiel industriels dont on dispose. »
J-L. R. La voix du nord


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