Avec trois semaines de retard sur le calendrier imparti par le gouvernement, le Medef va installer aujourd'hui son comité des sages. Il y avait d'autant plus urgence que Claude Bébéar, nommé début mai président de ce comité, était auditionné hier par la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Du coup, l'organisation présidée par Laurence Parisot a révélé, quelques heures plus tôt, la composition de cette instance destinée à mettre fin aux abus des rémunérations des dirigeants, uniquement dans les sociétés cotées qui recourent « massivement » au chômage partiel ou à des plans sociaux « d'ampleur ».
Outre Claude Bébéar, six personnalités issues du monde patronal ont fini par se laisser convaincre de rejoindre le comité des sages, après de longues discussions. « Elles ont un engagement sociétal incontestable et donc un sens aigu de l'intérêt général », a affirmé l'ancien patron d'AXA dans un communiqué. Avant de souligner devant les députés qu'il s'agissait « de gens qui ne sont plus en responsabilité directe mais qui ont tous le souci réel de la société pour avoir des activités en dehors », ce qui fait d'eux des sages, « au sens africain du terme ».
De même que le choix de Claude Bébéar apparaissait comme une évidence pour beaucoup, celui de Pierre Bellon, doyen du Medef, semble « logique » aux yeux des observateurs. C'est un homme qui « affirme haut et fort ses convictions éthiques », a applaudi la présidente du mouvement Ethic, Sophie de Menthon, qui jugeait pourtant nécessaire d'ouvrir le comité des sages à des personnalités extérieures au patronat. Détail qui a son importance : Laurence Parisot a fait venir deux femmes qui lui sont proches et qui dirigent des entreprises familiales, Françoise Holder et Dominique Hériard Dubreuil, cette dernière siégeant déjà au bureau du Medef. Avec Gérard Brémond, qui incarne la réussite de l'entreprise de taille moyenne, il y a de quoi contrebalancer le poids de l'Association française des entreprises privées (Afep), la voix du CAC 40 dont sont issus Pierre Bellon, Alain Joly et indirectement Jean-Pierre Boisivon, un proche du patron de BNP Paribas, Michel Pébereau.
Pas de pouvoir d'autosaisine
Claude Bébéar a annoncé avoir déjà été saisi une fois. La demande a été transmise au conseil d'administration de l'entreprise concernée, sans suite, a-t-il dit. De toute façon, le comité rendra des avis « confidentiels » et n'aura pas de pouvoir d'autosaisine. Pas sûr, donc, qu'il examinera les retraites chapeaux du Crédit Agricole validées hier en assemblée générale au profit des anciens dirigeants (1,13 million d'euros par an pour Georges Pauget). Certes, un décret interdit depuis peu ces dispositifs dans les entreprises aidées par l'Etat. Mais le régime en vigueur dans la Banque verte est « ancien », a justifié son président, René Carron.
Outre Claude Bébéar, six personnalités issues du monde patronal ont fini par se laisser convaincre de rejoindre le comité des sages, après de longues discussions. « Elles ont un engagement sociétal incontestable et donc un sens aigu de l'intérêt général », a affirmé l'ancien patron d'AXA dans un communiqué. Avant de souligner devant les députés qu'il s'agissait « de gens qui ne sont plus en responsabilité directe mais qui ont tous le souci réel de la société pour avoir des activités en dehors », ce qui fait d'eux des sages, « au sens africain du terme ».
De même que le choix de Claude Bébéar apparaissait comme une évidence pour beaucoup, celui de Pierre Bellon, doyen du Medef, semble « logique » aux yeux des observateurs. C'est un homme qui « affirme haut et fort ses convictions éthiques », a applaudi la présidente du mouvement Ethic, Sophie de Menthon, qui jugeait pourtant nécessaire d'ouvrir le comité des sages à des personnalités extérieures au patronat. Détail qui a son importance : Laurence Parisot a fait venir deux femmes qui lui sont proches et qui dirigent des entreprises familiales, Françoise Holder et Dominique Hériard Dubreuil, cette dernière siégeant déjà au bureau du Medef. Avec Gérard Brémond, qui incarne la réussite de l'entreprise de taille moyenne, il y a de quoi contrebalancer le poids de l'Association française des entreprises privées (Afep), la voix du CAC 40 dont sont issus Pierre Bellon, Alain Joly et indirectement Jean-Pierre Boisivon, un proche du patron de BNP Paribas, Michel Pébereau.
Pas de pouvoir d'autosaisine
Claude Bébéar a annoncé avoir déjà été saisi une fois. La demande a été transmise au conseil d'administration de l'entreprise concernée, sans suite, a-t-il dit. De toute façon, le comité rendra des avis « confidentiels » et n'aura pas de pouvoir d'autosaisine. Pas sûr, donc, qu'il examinera les retraites chapeaux du Crédit Agricole validées hier en assemblée générale au profit des anciens dirigeants (1,13 million d'euros par an pour Georges Pauget). Certes, un décret interdit depuis peu ces dispositifs dans les entreprises aidées par l'Etat. Mais le régime en vigueur dans la Banque verte est « ancien », a justifié son président, René Carron.