Introduction
La rentrée scolaire constitue chaque année un moment important pour de nombreux salariés parents d’enfants scolarisés. Elle soulève deux questions essentielles pour le Comité social et économique (CSE) :
Comment soutenir le pouvoir d’achat des familles à travers les activités sociales et culturelles (ASC) ?
Quels droits existent pour accompagner son enfant le jour de la rentrée (absences, autorisations, aménagements horaires) ?
Ce document vise à donner aux élus des repères clairs pour agir, sécuriser juridiquement les dispositifs et renforcer le dialogue social autour de cette période sensible.
Les bons d’achat pour la rentrée scolaire
Le CSE peut attribuer des bons d’achat exonérés de cotisations sociales, dans la limite de 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale, soit 196 € par enfant en 2025.
Conditions à respecter :
L’enfant doit être scolarisé et avoir moins de 26 ans au cours de l’année civile.
Le bon doit être attribué au moment de la rentrée (août/septembre) et préciser les dépenses éligibles (fournitures scolaires, vêtements, livres, matériel informatique…).
Un justificatif de scolarité doit être demandé.
Le plafond s’applique par enfant et par salarié. Si les deux conjoints travaillent dans l’entreprise, chacun peut en bénéficier.
⚖️ Article de référence : Circulaires URSSAF sur les exonérations des avantages en nature et bons d’achat.
2.2. Recommandations pour les élus
Organiser une campagne annuelle de communication auprès des salariés.
Prévoir une procédure transparente : justificatif à fournir, liste des ayants droit, remise des bons avant la rentrée.
Anticiper un contrôle URSSAF : conserver bordereaux, justificatifs, décisions du CSE.
S’assurer que le budget ASC couvre l’ensemble des bénéficiaires, dans l’égalité de traitement.
Accompagner son enfant le jour de la rentrée
Le Code du travail ne prévoit pas de congé légal spécifique pour accompagner un enfant à l’école le jour de la rentrée. En l’absence de disposition conventionnelle, l’absence doit être autorisée par l’employeur.
⚖️ Référence juridique : articles L.3141-1 et suivants du Code du travail (congés payés) – aucune mention particulière à la rentrée scolaire.
3.2. Conventions collectives et exemples favorables
Certaines conventions prévoient expressément des autorisations d’absence rémunérées :
Métallurgie du Doubs : 2h rémunérées pour les rentrées en maternelle, CP ou 6e.
Esthétique-cosmétique : aménagement des horaires.
Journalistes radiodiffusion : adaptation exceptionnelle d’horaire.
Sociétés d’assistance : 1 journée rémunérée pour un enfant de moins de 7 ans.
Pâtisserie : ½ journée rémunérée.
Assurances : au moins 1 journée rémunérée, sous conditions d’ancienneté.
Coiffure : 3h sans retenue de salaire pour enfants de moins de 13 ans.
⚖️ Référence juridique : conventions collectives étendues (consultables sur Legifrance).
3.3. Usages et tolérances
En pratique, de nombreuses entreprises accordent une tolérance d’absence ou de retard le jour de la rentrée, sous réserve d’information préalable. Ces usages doivent être formalisés par écrit pour éviter les inégalités de traitement.
Rôle et actions possibles des élus
Vérifier la convention collective applicable et informer les salariés des droits existants.
Négocier avec l’employeur un accord ou une note interne permettant :
d’autoriser un temps d’absence rémunéré,
ou d’aménager les horaires de travail.
Proposer un usage collectif : par exemple, accorder 2 heures le matin de la rentrée pour les parents.
Sur le plan ASC : inscrire chaque année à l’ordre du jour la décision d’attribuer des bons d’achat de rentrée.
Communiquer aux salariés les dispositifs existants (affiches, mails, réunions d’information).
Argumentaire pour les élus
Juridique : sécuriser les pratiques et éviter des rappels de cotisations en cas de contrôle URSSAF.
Égalité de traitement : garantir un accès uniforme aux avantages pour tous les salariés.
Soutien social : la rentrée représente une dépense importante pour les familles ; l’intervention du CSE est une réponse concrète.
Dialogue social : proposer des mesures en faveur de la parentalité améliore l’image de l’entreprise et renforce l’adhésion des salariés au collectif.
Conclusion
La rentrée scolaire est un moment fort dans la vie des familles salariées.
Le CSE a un rôle clé en apportant un soutien financier (bons d’achat) et en défendant des droits d’absence ou d’aménagement du temps de travail.
Ces actions, bien que modestes, participent à la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) et renforcent le dialogue social.
En 2025, les élus sont invités à pérenniser ces dispositifs, les formaliser et les promouvoir auprès des salariés.