Une nouvelle course d'obstacles s'engage


Rédigé le Lundi 8 Octobre 2007 à 12:30 | Lu 1711 commentaire(s) modifié le Lundi 8 Octobre 2007 12:35


Instances sociales, antitrust européen, assemblées d'actionnaires... La fusion ne sera pas effective avant 2008.


Il y a dix-huit mois, Suez et Gaz de France ont déjà annoncé un schéma de fusion qui s'est heurté à de nombreux obstacles. Qu'en est-il aujourd'hui ? Les deux entreprises sont optimistes. « Nous sommes déterminés », a martelé Gérard Mestrallet, PDG de Suez, sans fixer une date précise. Jean-François Cirelli, PDG de Gaz de France, a de son côté tenu à rappeler « le chemin déjà parcouru ».

Le risque politique est en effet a priori écarté. La loi permettant la privatisation de Gaz de France a été adoptée par le Parlement le 8 novembre 2006. De même, le Conseil constitutionnel a autorisé le 30 novembre la privatisation de Gaz de France à partir du 1er juillet 2007. Il reste toutefois plusieurs sujets à régler.

Le volet social : Dès la mi-septembre les entreprises vont convoquer leurs instances représentatives du personnel pour recueillir un avis consultatif sur la fusion. Cette mission est loin d'être anodine. À l'automne dernier, les instances représentatives de Gaz de France avaient réussi à arrêter pendant plusieurs semaines le processus de fusion. Peu favorables à cette opération de privatisation de GDF, plusieurs syndicats ont déjà fait part de leur mécontentement. Chez Suez, la situation est différente. Le projet a toujours reçu le soutien des salariés, mais la donne a changé. Gérard Mestrallet convoquera les instances de Suez mais également celles de Suez Environnement, un pôle de 57 000 personnes qui s'apprête à être filialisé.

Le volet concurrentiel : Le 14 novembre 2006, la Commission européenne a donné son accord au rapprochement des deux entreprises, moyennant des désengagements dans l'énergie, notamment la cession de Distrigaz. Fin août, les deux entreprises ont demandé une prolongation de cet accord à l'autorité antitrust européenne. À partir de là, deux hypothèses se présentent. L'antitrust considère que le nouveau schéma ne modifie pas la situation concurrentielle. Les deux entreprises le pensent, dans la mesure où le nouvel accord ne modifie que le périmètre de l'environnement et pas l'énergie. Si c'est l'analyse de Bruxelles, il n'y a plus d'obstacle. Dans le cas contraire, une révision du dossier sera lancée. Elle prendra plusieurs semaines.

Le volet technique et financier : Pour fusionner, l'État doit signer le décret de privatisation de GDF. De son côté, Suez doit préparer la mise en Bourse de son pôle environnement. Viendront ensuite les assemblées générales extraordinaires au premier semestre 2008. Le sort de la fusion sera entre les mains des actionnaires.


Dans la même rubrique :