Union naval Marseille: la direction brandit la menace de liquidation judiciaire


Rédigé le Mercredi 4 Mars 2009 à 10:14 | Lu 1274 fois | 0 commentaire(s) modifié le Jeudi 5 Mars 2009 10:15


La direction de l'entreprise de réparation navale Union naval Marseille (UNM) a annoncé mercredi à Marseille en CE qu'elle envisageait de déposer une demande de liquidation judiciaire avec arrêt immédiat de l'activité, a-t-on appris auprès de l'Union départementale CGT.


"Rien n'est décidé à l'heure actuelle", a précisé à l'AFP Me Michel Dossetto, avocat de la direction de l'UNM, dernière entreprise de réparation navale à Marseille et filiale du groupe espagnol Boluda.
"L'ordre du jour du comité d'entreprise extraordinaire était effectivement une consultation du personnel en vue d'une procédure collective auprès du tribunal de commerce. Le comité d'entreprise s'est prononcé contre. La direction réfléchit ce soir sur la suite à donner. La décision sera prise demain (jeudi)", a indiqué à l'AFP Me Dossetto.
"C'est un gros scandale! Au nom du profit et de l'appétit des actionnaires, on massacre l'emploi", a réagi Olivier Mateu de l'UD-CGT, exprimant "l'inquiétude et la colère" des quelque 130 salariés. Ceux-ci ont été également informés qu'ils ne percevraient pas leurs salaires de février, a-t-il ajouté.
"Nous restons déterminés à obtenir une table ronde qu'on réclame depuis le début", a poursuivi M. Mateu, en annonçant un meeting sur le site vendredi à 11H30.
"La direction n'a pas le droit de saborder l'entreprise, de signer l'arrêt de mort de la filière réparation navale avec 130 emplois supprimés ainsi que des emplois induits", a-t-il ajouté, protestant contre le choix fait aux salariés "entre esclavage et chômage".
Le conflit dans cette entreprise a débuté en janvier, lorsque des salariés de l'UNM ont entamé une grève pour dénoncer le recours "abusif" de leur employeur à la sous-traitance, entraînant, selon eux, des dérives dans les conditions de travail et la sécurité.
Le licenciement en janvier par l'UNM de sept salariés grévistes a accru la tension. Il doit faire l'objet d'une audience devant les prud'hommes le 12 mars. Le 16 février, la direction de l'UNM avait par ailleurs assigné cinq salariés CGT devant le tribunal de grande instance de Marseille pour "entrave à la liberté de travailler", avant d'être déboutée.



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