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đŸ· Addictions au travail : un sujet tabou
 mais un vrai risque Ă  prendre en compte dans le DUERP


Rédigé le Dimanche 20 Juillet 2025 à 08:59 | Lu 4 commentaire(s) modifié le Dimanche 20 Juillet 2025 09:06


L’alcool, les médicaments, le cannabis, les écrans, les jeux d’argent… Les addictions prennent des formes multiples. Et elles n’épargnent aucun milieu professionnel. Pourtant, ce sujet reste encore tabou dans bien des entreprises, souvent relégué à la sphère privée, alors qu’il s’agit d’un risque professionnel à part entière.

Pour les élus du CSE, c’est un terrain d’action légitime et urgent, notamment à travers la mise à jour du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP). Car prévenir les conduites addictives, c’est aussi protéger la santé, la sécurité et la cohésion au travail.


🚹 Ce qu’il faut comprendre : les addictions touchent tous les mĂ©tiers

đŸ· Addictions au travail : un sujet tabou
 mais un vrai risque Ă  prendre en compte dans le DUERP

Selon l’INRS, prĂšs de 20 % des accidents du travail graves seraient liĂ©s Ă  la consommation de substances psychoactives. Mais au-delĂ  des chiffres, c’est la rĂ©alitĂ© du quotidien qui alerte :

Des salariĂ©s qui arrivent “fatiguĂ©s” ou “dĂ©sengagĂ©s”,

Une consommation excessive de cafĂ©, de mĂ©dicaments, d’anxiolytiques ou d’alcool pour “tenir”,

L’usage du smartphone ou des jeux en ligne comme Ă©chappatoire pendant le temps de travail.

👉 Les addictions ne sont pas uniquement un problĂšme individuel : elles peuvent ĂȘtre liĂ©es au stress, Ă  l’isolement, Ă  une mauvaise organisation ou Ă  une culture d’entreprise qui banalise certains comportements.


⚖ Ce que dit le droit : une obligation de prĂ©vention

L’employeur est responsable de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s (article L.4121-1 du Code du travail). Cela inclut les risques liĂ©s aux addictions, qu’elles soient :

PrĂ©existantes Ă  l’embauche,

Apparues en lien avec le travail,

Ou aggravées par les conditions de travail.

Le DUERP doit donc intégrer les risques psychosociaux mais aussi les comportements à risque pouvant impacter la sécurité au poste ou la performance collective.


đŸ› ïž Le rĂŽle du CSE : informer, dĂ©tecter, proposer

✅ Mettre le sujet à l’ordre du jour

“PrĂ©vention des conduites addictives au travail – intĂ©gration dans le DUERP – demande d’expertise libre”

✅ Observer les signaux faibles

Absences fréquentes,

Isolement progressif,

Changements de comportement ou de performance,

Climat de tension ou banalisation de certaines pratiques (apĂ©ros, prises de mĂ©dicaments pour tenir la cadence
). ✅ Faire appel Ă  un expert libre

Parce que le sujet est sensible et nécessite méthode et confidentialité, le CSE peut proposer une intervention extérieure :

État des lieux anonyme des pratiques et perceptions,

Identification des facteurs organisationnels de risque,

Co-construction d’un plan de prĂ©vention et d’un protocole de gestion des situations Ă  risque.


💬 Pourquoi agir ?

✔ Pour prĂ©venir les accidents,
✔ Pour prĂ©server la santĂ© physique et mentale des salariĂ©s,
✔ Pour Ă©viter des sanctions ou des mises en cause de l’employeur,
✔ Pour construire un environnement de travail sain, serein et responsable.

Parler des addictions, c’est casser le silence, pas stigmatiser. C’est construire des solutions, pas pointer du doigt.

 

Les addictions sont des rĂ©alitĂ©s humaines, parfois douloureuses, toujours complexes. Mais elles doivent sortir de l’ombre, notamment dans l’entreprise. Les Ă©lus du CSE ont un rĂŽle essentiel pour faire exister ce sujet dans les instances, et agir avec intelligence et bienveillance. Le DUERP est un excellent point de dĂ©part. Et l’accompagnement par un expert libre permet de passer du constat Ă  l’action, en toute sĂ©curitĂ©.



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