đš Ce quâil faut comprendre : les addictions touchent tous les mĂ©tiers
Selon lâINRS, prĂšs de 20 % des accidents du travail graves seraient liĂ©s Ă la consommation de substances psychoactives. Mais au-delĂ des chiffres, câest la rĂ©alitĂ© du quotidien qui alerte :
Des salariĂ©s qui arrivent âfatiguĂ©sâ ou âdĂ©sengagĂ©sâ,
Une consommation excessive de cafĂ©, de mĂ©dicaments, dâanxiolytiques ou dâalcool pour âtenirâ,
Lâusage du smartphone ou des jeux en ligne comme Ă©chappatoire pendant le temps de travail.
đ Les addictions ne sont pas uniquement un problĂšme individuel : elles peuvent ĂȘtre liĂ©es au stress, Ă lâisolement, Ă une mauvaise organisation ou Ă une culture dâentreprise qui banalise certains comportements.
âïž Ce que dit le droit : une obligation de prĂ©vention
Lâemployeur est responsable de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s (article L.4121-1 du Code du travail). Cela inclut les risques liĂ©s aux addictions, quâelles soient :
PrĂ©existantes Ă lâembauche,
Apparues en lien avec le travail,
Ou aggravées par les conditions de travail.
Le DUERP doit donc intégrer les risques psychosociaux mais aussi les comportements à risque pouvant impacter la sécurité au poste ou la performance collective.
đ ïž Le rĂŽle du CSE : informer, dĂ©tecter, proposer
â Observer les signaux faiblesâPrĂ©vention des conduites addictives au travail â intĂ©gration dans le DUERP â demande dâexpertise libreâ
Absences fréquentes,
Isolement progressif,
Changements de comportement ou de performance,
Climat de tension ou banalisation de certaines pratiques (apĂ©ros, prises de mĂ©dicaments pour tenir la cadenceâŠ). â Faire appel Ă un expert libre
Parce que le sujet est sensible et nécessite méthode et confidentialité, le CSE peut proposer une intervention extérieure :
Ătat des lieux anonyme des pratiques et perceptions,
Identification des facteurs organisationnels de risque,
Co-construction dâun plan de prĂ©vention et dâun protocole de gestion des situations Ă risque.
đŹ Pourquoi agir ?
â Pour prĂ©venir les accidents,
â Pour prĂ©server la santĂ© physique et mentale des salariĂ©s,
â Pour Ă©viter des sanctions ou des mises en cause de lâemployeur,
â Pour construire un environnement de travail sain, serein et responsable.
Parler des addictions, câest casser le silence, pas stigmatiser. Câest construire des solutions, pas pointer du doigt.
Les addictions sont des rĂ©alitĂ©s humaines, parfois douloureuses, toujours complexes. Mais elles doivent sortir de lâombre, notamment dans lâentreprise. Les Ă©lus du CSE ont un rĂŽle essentiel pour faire exister ce sujet dans les instances, et agir avec intelligence et bienveillance. Le DUERP est un excellent point de dĂ©part. Et lâaccompagnement par un expert libre permet de passer du constat Ă lâaction, en toute sĂ©curitĂ©.