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🔌 Droit Ă  la dĂ©connexion : en tĂ©lĂ©travail aussi, c’est Ă  l’entreprise d’agir !


Rédigé le Dimanche 20 Juillet 2025 à 08:42 | Lu 3 commentaire(s) modifié le Dimanche 20 Juillet 2025 08:46


La généralisation du télétravail a brouillé les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle. Et avec elle, une question cruciale refait surface : le droit à la déconnexion s’applique-t-il pleinement aux salariés en télétravail ?
La réponse est oui. Et c’est à l’employeur – non au salarié – de garantir son respect.

Pour les élus du CSE, il est urgent de remettre ce droit au cœur du dialogue social. Car si les outils numériques facilitent le travail à distance, ils peuvent aussi générer des risques majeurs pour la santé mentale.


⚖ Le droit Ă  la dĂ©connexion : une obligation lĂ©gale, pas un bonus RH

🔌 Droit Ă  la dĂ©connexion : en tĂ©lĂ©travail aussi, c’est Ă  l’entreprise d’agir !

Le Code du travail (article L.2242-17) impose aux entreprises de plus de 50 salariĂ©s d’ouvrir une nĂ©gociation sur le droit Ă  la dĂ©connexion dans le cadre des NAO (nĂ©gociations annuelles obligatoires). Cette obligation vise Ă  permettre aux salariĂ©s de ne pas ĂȘtre sollicitĂ©s en dehors de leur temps de travail, notamment via mails, messageries ou appels professionnels.

Et ce droit concerne tous les salariés, y compris :

ceux en télétravail 1 à 2 jours par semaine,

et surtout, ceux en 100 % télétravail, chez eux, parfois isolés, souvent connectés bien au-delà des horaires contractuels.


📌 Le tĂ©lĂ©travail, un terrain propice Ă  la surcharge invisible

Selon une Ă©tude rĂ©cente de Malakoff Humanis (2024), prĂšs de 70 % des tĂ©lĂ©travailleurs disent avoir du mal Ă  "couper" le soir ou le week-end. L’absence de cadre physique de travail (pas de badge, pas de porte Ă  fermer) favorise :

les heures supplémentaires non comptabilisées,

la pression implicite de rester joignable,

le débordement du travail sur la vie privée.

Cela crĂ©e un risque psychosocial avĂ©rĂ©, qui doit impĂ©rativement ĂȘtre intĂ©grĂ© dans le DUERP, mais aussi rĂ©gulĂ© par des mesures concrĂštes.


đŸ› ïž CSE : 4 actions concrĂštes pour faire respecter ce droit

1. Demandez un point à l’ordre du jour

“Application du droit Ă  la dĂ©connexion pour les salariĂ©s en tĂ©lĂ©travail – Ă©valuation et dispositifs existants”

2. Évaluez les pratiques rĂ©elles

Y a-t-il des horaires de connexion implicites ?

Les outils numĂ©riques permettent-ils d’éteindre les notifications ?

Existe-t-il une charte ou un accord spécifique à la déconnexion ? 3. Proposez des mesures concrÚtes

Blocage automatique des envois de mails aprĂšs 19h,

Messages d’absence normĂ©s en dehors des heures de travail,

Rappel régulier de la politique de déconnexion. 4. Demandez un affichage clair et une communication RH

Le droit Ă  la dĂ©connexion doit ĂȘtre rendu visible et lĂ©gitime.

Ce n’est pas une faveur accordĂ©e par l’entreprise, c’est un droit fondamental.


đŸ§© Le vrai message : la responsabilitĂ© incombe Ă  l’employeur, pas au salariĂ©

Il ne s’agit pas de “laisser Ă  chacun la libertĂ© de couper”, mais bien de crĂ©er des conditions objectives pour que cette coupure soit possible et respectĂ©e.

Un salariĂ© ne devrait jamais avoir Ă  s’excuser de ne pas avoir rĂ©pondu Ă  22h.

 

Le droit Ă  la dĂ©connexion n’est ni symbolique, ni accessoire. En pĂ©riode de tĂ©lĂ©travail gĂ©nĂ©ralisĂ©, il est un rempart essentiel contre la surcharge mentale, l’hyperconnexion et l’épuisement professionnel. Le rĂŽle du CSE est d’en faire un levier de qualitĂ© de vie au travail, et de rappeler Ă  l’entreprise ses responsabilitĂ©s juridiques et humaines.

đŸ›Ąïž Couper, c’est se protĂ©ger. Organiser la coupure, c’est protĂ©ger les autres.



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