
es hôtesses et les stewards d'Air France ont cessé leur mouvement de grève, lundi 29 octobre à minuit, mais les sources de mécontentement demeurent. La direction de la compagnie doit reprendre les négociations mardi avec les syndicats sur deux dossiers au coeur du conflit : la refonte de la grille des salaires et les conditions de travail.
Mais d'autres sujets sont susceptibles d'émerger au fil des discussions et de les rendre plus difficiles. Parmi eux, l'éventuelle instauration d'un service minimum en cas de grève dans l'aérien.
Le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau, a déclaré au Parisien, lundi, que le gouvernement allait "étudier l'extension à l'aérien, de l'obligation pour les salariés de se déclarer grévistes 48 heures avant le déclenchement d'un conflit, (pour que) la direction puisse informer les voyageurs sur le service garanti".
Ces propos renvoient à une disposition de la loi du 21 août 2007 sur "le dialogue social et la continuité du service public". Prévu pour entrer en vigueur début 2008, ce texte concerne "les transports terrestres réguliers de voyageurs". Son champ d'application pourrait donc être élargi, "conformément aux voeux exprimés par des parlementaires", indique l'entourage de M. Bussereau, qui ajoute, prudent : "Une réflexion va être menée mais il n'y a rien dans les tuyaux pour l'instant."
LES PLUS JEUNES TRÈS MOBILISÉS
Sur France-Inter, lundi, le PDG d'Air-France-KLM, Jean-Cyril Spinetta - sa rémunération (salaire plus prime) a atteint 1,27 million d'euros pour 2006-2007, en hausse de 31 % sur l'exercice précédent - a renvoyé au gouvernement la responsabilité de cette initiative : "C'est (à lui) de prendre des décisions dans ce domaine." Mais il a rappelé que les personnels d'Air France n'étaient pas tenus de "dire s'ils sont grévistes ou pas". Lorsqu'ils observent un arrêt de travail, l'"imprévisibilité" prévaut donc, ce qui expliquerait le déficit d'informations dont ont souffert de nombreux clients.
Les intentions de M. Bussereau contrarient les syndicats. "Je trouve désagréable que l'on envisage de passer par la loi", affirme Franck Mikula, président de l'UNAC, l'une des principales organisations chez les personnels navigants commerciaux (PNC). Pour lui, l'exercice du droit de grève relève d'une discussion entre direction et représentants des salariés. Eyal Jonas, de la CGT-PNC, s'indigne que les pouvoirs publics songent à un "dispositif législatif qui empêche hôtesses et stewards d'exprimer leur mécontentement". "Le gouvernement poursuit sa politique antisociale et essaie de museler le droit de grève", tempête Fatiha Schneider, présidente du SNPNC.
La question des retraites risque aussi de provoquer des crispations dans le dialogue entre la direction d'Air France et les syndicats. Le 25 octobre, l'Assemblée nationale a adopté un amendement du député Jacques Myard (UMP, Yvelines) qui permet aux PNC de travailler jusqu'à 60 ans, contre 55 aujourd'hui. Soutenue par le Parti socialiste et les Verts, cette disposition vise, pour M. Myard, à réparer "une injustice" : passé 55 ans, de nombreux stewards et hôtesses "se trouvent débarqués puisqu'on leur propose alors un travail au sol qui ne peut leur convenir". Pour la CGT-PNC, cette initiative porte atteinte à la reconnaissance de la "pénibilité du métier". L'UNAC, elle, regrette de ne pas avoir été consultée.
Le mouvement de grève peut-il reprendre ? Tout dépendra des négociations à venir. Mais l'attitude des jeunes recrues, particulièrement mobilisées pendant le conflit, sera, elle aussi, déterminante. Sur les 14 000 hôtesses et stewards d'Air France, 11 000 ont été embauchés après 1995. " Nombre d'entre eux vivent dans le sentiment qu'ils se font avoir et que leur rétribution n'est pas en adéquation avec leur charge de travail", observe un syndicaliste sous le sceau de l'anonymat.
Mais d'autres sujets sont susceptibles d'émerger au fil des discussions et de les rendre plus difficiles. Parmi eux, l'éventuelle instauration d'un service minimum en cas de grève dans l'aérien.
Le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau, a déclaré au Parisien, lundi, que le gouvernement allait "étudier l'extension à l'aérien, de l'obligation pour les salariés de se déclarer grévistes 48 heures avant le déclenchement d'un conflit, (pour que) la direction puisse informer les voyageurs sur le service garanti".
Ces propos renvoient à une disposition de la loi du 21 août 2007 sur "le dialogue social et la continuité du service public". Prévu pour entrer en vigueur début 2008, ce texte concerne "les transports terrestres réguliers de voyageurs". Son champ d'application pourrait donc être élargi, "conformément aux voeux exprimés par des parlementaires", indique l'entourage de M. Bussereau, qui ajoute, prudent : "Une réflexion va être menée mais il n'y a rien dans les tuyaux pour l'instant."
LES PLUS JEUNES TRÈS MOBILISÉS
Sur France-Inter, lundi, le PDG d'Air-France-KLM, Jean-Cyril Spinetta - sa rémunération (salaire plus prime) a atteint 1,27 million d'euros pour 2006-2007, en hausse de 31 % sur l'exercice précédent - a renvoyé au gouvernement la responsabilité de cette initiative : "C'est (à lui) de prendre des décisions dans ce domaine." Mais il a rappelé que les personnels d'Air France n'étaient pas tenus de "dire s'ils sont grévistes ou pas". Lorsqu'ils observent un arrêt de travail, l'"imprévisibilité" prévaut donc, ce qui expliquerait le déficit d'informations dont ont souffert de nombreux clients.
Les intentions de M. Bussereau contrarient les syndicats. "Je trouve désagréable que l'on envisage de passer par la loi", affirme Franck Mikula, président de l'UNAC, l'une des principales organisations chez les personnels navigants commerciaux (PNC). Pour lui, l'exercice du droit de grève relève d'une discussion entre direction et représentants des salariés. Eyal Jonas, de la CGT-PNC, s'indigne que les pouvoirs publics songent à un "dispositif législatif qui empêche hôtesses et stewards d'exprimer leur mécontentement". "Le gouvernement poursuit sa politique antisociale et essaie de museler le droit de grève", tempête Fatiha Schneider, présidente du SNPNC.
La question des retraites risque aussi de provoquer des crispations dans le dialogue entre la direction d'Air France et les syndicats. Le 25 octobre, l'Assemblée nationale a adopté un amendement du député Jacques Myard (UMP, Yvelines) qui permet aux PNC de travailler jusqu'à 60 ans, contre 55 aujourd'hui. Soutenue par le Parti socialiste et les Verts, cette disposition vise, pour M. Myard, à réparer "une injustice" : passé 55 ans, de nombreux stewards et hôtesses "se trouvent débarqués puisqu'on leur propose alors un travail au sol qui ne peut leur convenir". Pour la CGT-PNC, cette initiative porte atteinte à la reconnaissance de la "pénibilité du métier". L'UNAC, elle, regrette de ne pas avoir été consultée.
Le mouvement de grève peut-il reprendre ? Tout dépendra des négociations à venir. Mais l'attitude des jeunes recrues, particulièrement mobilisées pendant le conflit, sera, elle aussi, déterminante. Sur les 14 000 hôtesses et stewards d'Air France, 11 000 ont été embauchés après 1995. " Nombre d'entre eux vivent dans le sentiment qu'ils se font avoir et que leur rétribution n'est pas en adéquation avec leur charge de travail", observe un syndicaliste sous le sceau de l'anonymat.