
Sang-froid face aux revendications des syndicats, qui ambitionnent de mobiliser jeudi autant que le 29 janvier, sang-froid face à la brutalité d'une conjoncture qui radicalise la révolte des salariés, sang-froid face à une crise dont l'ampleur et la durée échappent aux prévisions de l'exécutif.
"Il ne faut pas se leurrer, on sait que ce sera long, dur, mais il faut qu'on tienne bon, qu'on tienne le cap, sinon les Français n'y comprendraient plus rien", déclare un conseiller ministériel.
Un autre ne cache pas qu'il trouve ses collègues "ténébreux" à Matignon ou Bercy, où l'on voit s'allonger avec inquiétude la liste des plans sociaux.
"Le plus inquiétant, le plus dangereux, c'est le désespoir. C'est d'abord lui qu'il faut combattre. Personne ne doit se sentir abandonné. C'est le plus grand défi que nous ayons à relever aujourd'hui", soulignait lundi dans Les Echos Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Pour autant, le gouvernement se refuse à une politique "émotionnelle" et dispendieuse qui mettrait en péril des finances publiques considérablement grevées -- le déficit public atteindra 5,6% du PIB cette année.
François Fillon, qui entend parler vrai, a prévenu les syndicats qu'il n'y aurait pas d'"enveloppe supplémentaire" en faveur de mesures sociales, quel que soit le degré de réussite des grèves et manifestations du 19 mars.
"Il faut laisser le temps aux mesures d'entrer en vigueur. Les choses n'ont pas foncièrement changé depuis le 'sommet social' du 18 février et notre plan de relance est d'une ampleur comparable à celle des autres pays européens", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
"C'est un message qui mérite d'être redit. Le Premier ministre aura vraisemblablement l'occasion de le faire cette semaine", ajoute-t-on, sans plus de précisions.
"LE GOUVERNEMENT N'EST PAS EN GRÈVE"
Nicolas Sarkozy et François Fillon seront jeudi et vendredi à Bruxelles pour le Conseil européen.
Consigne est donnée aux ministres de mettre en avant les effets attendus du plan de relance de 26 milliards d'euros du 4 décembre et les avancées du sommet du 18 février, où 2,6 milliards d'euros ont été promis et que les syndicats jugent parcellaires.
"Le gouvernement n'est pas en grève", glisse un ministre. "On ne nous pardonnerait pas que l'on ne continue pas l'élan réformateur, mais il faut le faire avec plus de doigté, plus de prudence, il ne faut pas ajouter de l'anxiété à l'anxiété."
A l'Elysée, on reste ferme : "ce n'est pas le calendrier des manifestations qui oriente la politique du gouvernement".
Avril est surligné de vert sur le calendrier de l'exécutif : c'est le mois d'application de plusieurs mesures au profit des plus modestes. Et c'est cet agenda que l'on veut décliner.
Versement d'une "prime de solidarité active" de 200 euros pour près de 3,8 millions de foyers, suppression des deux derniers tiers provisionnels d'impôt pour plus de quatre millions de foyers modestes, revalorisation de 7% du minimum vieillesse ou encore hausse de 4,6% de l'allocation handicapé.
Aux doléances des syndicats, on entend répondre par le "dialogue" et l'"écoute" à travers le "comité de suivi de la crise" qui devrait se réunir prochainement, à une date qui reste à fixer. Le préparation du sommet du G20, le 2 avril à Londres, permettra en outre au chef de l'Etat de renouer le contact avec les dirigeants syndicaux.
"On ne va toute de même pas faire un nouveau plan de relance à chaque manifestation", lance un conseiller ministériel.
"Il ne faut pas se leurrer, on sait que ce sera long, dur, mais il faut qu'on tienne bon, qu'on tienne le cap, sinon les Français n'y comprendraient plus rien", déclare un conseiller ministériel.
Un autre ne cache pas qu'il trouve ses collègues "ténébreux" à Matignon ou Bercy, où l'on voit s'allonger avec inquiétude la liste des plans sociaux.
"Le plus inquiétant, le plus dangereux, c'est le désespoir. C'est d'abord lui qu'il faut combattre. Personne ne doit se sentir abandonné. C'est le plus grand défi que nous ayons à relever aujourd'hui", soulignait lundi dans Les Echos Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Pour autant, le gouvernement se refuse à une politique "émotionnelle" et dispendieuse qui mettrait en péril des finances publiques considérablement grevées -- le déficit public atteindra 5,6% du PIB cette année.
François Fillon, qui entend parler vrai, a prévenu les syndicats qu'il n'y aurait pas d'"enveloppe supplémentaire" en faveur de mesures sociales, quel que soit le degré de réussite des grèves et manifestations du 19 mars.
"Il faut laisser le temps aux mesures d'entrer en vigueur. Les choses n'ont pas foncièrement changé depuis le 'sommet social' du 18 février et notre plan de relance est d'une ampleur comparable à celle des autres pays européens", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
"C'est un message qui mérite d'être redit. Le Premier ministre aura vraisemblablement l'occasion de le faire cette semaine", ajoute-t-on, sans plus de précisions.
"LE GOUVERNEMENT N'EST PAS EN GRÈVE"
Nicolas Sarkozy et François Fillon seront jeudi et vendredi à Bruxelles pour le Conseil européen.
Consigne est donnée aux ministres de mettre en avant les effets attendus du plan de relance de 26 milliards d'euros du 4 décembre et les avancées du sommet du 18 février, où 2,6 milliards d'euros ont été promis et que les syndicats jugent parcellaires.
"Le gouvernement n'est pas en grève", glisse un ministre. "On ne nous pardonnerait pas que l'on ne continue pas l'élan réformateur, mais il faut le faire avec plus de doigté, plus de prudence, il ne faut pas ajouter de l'anxiété à l'anxiété."
A l'Elysée, on reste ferme : "ce n'est pas le calendrier des manifestations qui oriente la politique du gouvernement".
Avril est surligné de vert sur le calendrier de l'exécutif : c'est le mois d'application de plusieurs mesures au profit des plus modestes. Et c'est cet agenda que l'on veut décliner.
Versement d'une "prime de solidarité active" de 200 euros pour près de 3,8 millions de foyers, suppression des deux derniers tiers provisionnels d'impôt pour plus de quatre millions de foyers modestes, revalorisation de 7% du minimum vieillesse ou encore hausse de 4,6% de l'allocation handicapé.
Aux doléances des syndicats, on entend répondre par le "dialogue" et l'"écoute" à travers le "comité de suivi de la crise" qui devrait se réunir prochainement, à une date qui reste à fixer. Le préparation du sommet du G20, le 2 avril à Londres, permettra en outre au chef de l'Etat de renouer le contact avec les dirigeants syndicaux.
"On ne va toute de même pas faire un nouveau plan de relance à chaque manifestation", lance un conseiller ministériel.