
Les incidents qui se sont produits à EDF Toulon le 9 avril dernier ont braqué les projecteurs sur les tensions entre employés et dirigeants, tout en laissant dans l'ombre le rôle essentiel que les organisations syndicales sont censées jouer, à l'heure où l'envolée du nombre des licenciements alimente l'inquiétude générale.
Ici, comme ailleurs, les rémunérations des grands patrons nourrissent un sentiment d'injustice grandissant. « Il y a un risque fort de durcissement. La colère et la pression peuvent prendre des formes plus violentes. C'est ce qui s'est produit avec les salariés d'EDF, où on n'a pas voulu ouvrir la négociation sur les revendications salariales alors que le vice-président a triplé son salaire », analyse Sylvain Brossaud, secrétaire général départemental de la CGT. « Il faut savoir que les salariés subissent une baisse constante de leur pouvoir d'achat. »
Moins dur qu'ailleurs
Constitué principalement de très petites, de petites et de moyennes entreprises (TPE et PME), le Var est certes moins touché par la crise que certains départements, frappés par des licenciements massifs avec une dégradation du climat social qui n'est pas comparable (allant jusqu'à des séquestrations de dirigeants). Cependant, en matière de dialogue social et de représentativité syndicale, il ne fait pas exception à la règle, si l'on en croit les syndicats. Ils dénoncent le manque de dialogue et les pressions exercées sur les représentants syndicaux et les salariés.
« Il a fallu un mois avant qu'on trouve une heure à accorder aux organisations syndicales. Voilà comment ça se passe. Les conditions du dialogue social n'ont jamais existé dans le Var. (...) On ne cherche pas à régler les problèmes », notait, avec une pointe d'amertume, André Sibille, le secrétaire régional CFDT, avant la réunion organisée jeudi entre intersyndicale et représentants du patronat à l'Union patronale du Var. Cette rencontre tant attendue devait se tenir initialement le 19 mars dernier, à l'issue de la manifestation unitaire.
Même écho à l'Union Solidaire, dont le porte-parole, Pascal Brun, est catégorique : « On ne peut pas parler de dialogue entre les syndicats et le patronat ni entre les salariés et le patronat. En ce moment, vu les mesures prises par le gouvernement, les patrons se sentent en position de force. Ce qui nous remonte de la base, c'est que dans le département, la pression sur les salariés augmente de jour en jour. Les intérimaires sont en première ligne. Et les CDD suivent. »
Représentativité à améliorer
Les syndicats pointent une autre difficulté majeure : la représentativité syndicale. « Dans une multitude de structures, le délégué syndical, lorsqu'il perd son statut ne met pas très longtemps à se retrouver sur la sellette », affirme André Sibille. « Dès qu'un salarié souhaite s'organiser pour monter un syndicat et avoir des discussions, il y a des pressions patronales et une répression », ajoute Sylvain Brossaud.
A l'appui de ces affirmations, le praticien Pierre Jacques Depallens, docteur en psychiatrie, dit : « Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a une vraie souffrance au travail. On sent bien qu'il y a une petite répercussion liée à la crise, avec beaucoup de tensions dans les relations au sein des entreprises. Ça s'ajoute aux méthodes de management, qui sont à flux tendus - sur les horaires de travail notamment. Il y a beaucoup d'inquiétude face à l'avenir. »
Ici, comme ailleurs, les rémunérations des grands patrons nourrissent un sentiment d'injustice grandissant. « Il y a un risque fort de durcissement. La colère et la pression peuvent prendre des formes plus violentes. C'est ce qui s'est produit avec les salariés d'EDF, où on n'a pas voulu ouvrir la négociation sur les revendications salariales alors que le vice-président a triplé son salaire », analyse Sylvain Brossaud, secrétaire général départemental de la CGT. « Il faut savoir que les salariés subissent une baisse constante de leur pouvoir d'achat. »
Moins dur qu'ailleurs
Constitué principalement de très petites, de petites et de moyennes entreprises (TPE et PME), le Var est certes moins touché par la crise que certains départements, frappés par des licenciements massifs avec une dégradation du climat social qui n'est pas comparable (allant jusqu'à des séquestrations de dirigeants). Cependant, en matière de dialogue social et de représentativité syndicale, il ne fait pas exception à la règle, si l'on en croit les syndicats. Ils dénoncent le manque de dialogue et les pressions exercées sur les représentants syndicaux et les salariés.
« Il a fallu un mois avant qu'on trouve une heure à accorder aux organisations syndicales. Voilà comment ça se passe. Les conditions du dialogue social n'ont jamais existé dans le Var. (...) On ne cherche pas à régler les problèmes », notait, avec une pointe d'amertume, André Sibille, le secrétaire régional CFDT, avant la réunion organisée jeudi entre intersyndicale et représentants du patronat à l'Union patronale du Var. Cette rencontre tant attendue devait se tenir initialement le 19 mars dernier, à l'issue de la manifestation unitaire.
Même écho à l'Union Solidaire, dont le porte-parole, Pascal Brun, est catégorique : « On ne peut pas parler de dialogue entre les syndicats et le patronat ni entre les salariés et le patronat. En ce moment, vu les mesures prises par le gouvernement, les patrons se sentent en position de force. Ce qui nous remonte de la base, c'est que dans le département, la pression sur les salariés augmente de jour en jour. Les intérimaires sont en première ligne. Et les CDD suivent. »
Représentativité à améliorer
Les syndicats pointent une autre difficulté majeure : la représentativité syndicale. « Dans une multitude de structures, le délégué syndical, lorsqu'il perd son statut ne met pas très longtemps à se retrouver sur la sellette », affirme André Sibille. « Dès qu'un salarié souhaite s'organiser pour monter un syndicat et avoir des discussions, il y a des pressions patronales et une répression », ajoute Sylvain Brossaud.
A l'appui de ces affirmations, le praticien Pierre Jacques Depallens, docteur en psychiatrie, dit : « Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a une vraie souffrance au travail. On sent bien qu'il y a une petite répercussion liée à la crise, avec beaucoup de tensions dans les relations au sein des entreprises. Ça s'ajoute aux méthodes de management, qui sont à flux tendus - sur les horaires de travail notamment. Il y a beaucoup d'inquiétude face à l'avenir. »