
Trois mois après avoir lui-même lancé le débat, Nicolas Sarkozy reçoit, aujourd'hui, le rapport du directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, sur « le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunération en France » (« Les Echos » du 5 mai). Si les partenaires sociaux, associés à son élaboration, le jugent globalement « intéressant », les positions des uns et des autres n'ont guère évolué et ouvrent de multiples pistes pour les discussions qui doivent maintenant s'engager entre eux, conformément au « modus operandi » souhaité par le chef de l'Etat.
La CFDT retient ainsi des conclusions du rapport « trois éléments » - « croissance des inégalités entre salariés, croissance des rémunérations variables, croissance des dividendes aux actionnaires » - qui nécessitent d'« abroger le bouclier fiscal » et « d'ouvrir des négociations portant sur la gouvernance d'entreprise ». La CGT demande une fiscalité plus progressive et une relance de la négociation salariale (lire ci-dessous). Force ouvrière entend « continuer à défendre le rétablissement de la part des salaires dans la valeur ajoutée », tandis que la CGC critique la précarisation de l'emploi et « les prélèvements des actionnaires devenus excessifs », au détriment de « la capacité d'autofinancement des entreprises ».
Du côté patronal, la CGPME juge que les conclusions du rapport posent à nouveau « la question d'un élargissement de l'assiette du financement de la protection sociale au-delà des revenus du travail ». Quant à la présidente du Medef, Laurence Parisot, elle a dévoilé, hier, des propositions pour développer l'intéressement et la participation (lire ci-dessous) et appelé à s'intéresser au partage des richesses... entre générations.
« Aucun tabou »
Le mouvement patronal a ainsi décidé de créer un groupe de travail « pour réfléchir à de nouveaux mécanismes qui permettraient au salarié de créer un compte épargne retraite individuel ». Abondé « de différentes manières », le système aurait pour objet de garantir un taux de remplacement de 100 % entre salaire et pension de retraite, alors que celui-ci est aujourd'hui en forte baisse.
Ces réflexions tous azimuts devraient commencer à être débattues le 27 mai, a indiqué Laurence Parisot, lors d'une première réunion de « délibération » entre patronat et syndicats sur l'agenda social, au cours de laquelle le Medef accepterait finalement que soit abordée l'amélioration du dialogue social dans les PME, comme le réclame l'UPA. « Il n'y a aucun tabou, il n'y a aucun sujet qui ne peut être abordé » à cette occasion, a-t-elle assuré.
Dans un rôle d'aiguillon, l'UMP poursuit l'élaboration de ses propres propositions, avec la « transparence » comme fil rouge : « Si on peut parler des abus, c'est parce que la transparence a révélé leur existence. C'est la transparence qui fait que vous pouvez rendre les procédures plus vertueuses », juge Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, chargé du dossier avec Eric Besson (« Les Echos » du 9 avril).
Prendre date avant les vacances
L'UMP propose d'ores et déjà que figure sur les fiches de paie la rémunération variable correspondant à la performance globale de l'entreprise et qu'un représentant des salariés siège au comité des rémunérations du conseil d'administration. « Il n'est que consultatif mais cela peut créer de la vertu », assure Frédéric Lefebvre, qui indique que l'UMP « prendra date avant que le Parlement parte en vacances », si, de leur côté, les partenaires sociaux n'aboutissent pas. De son côté, François Fillon doit recevoir, d'ici à la fin du mois, un autre rapport du Conseil d'analyse économique sur la question
La CFDT retient ainsi des conclusions du rapport « trois éléments » - « croissance des inégalités entre salariés, croissance des rémunérations variables, croissance des dividendes aux actionnaires » - qui nécessitent d'« abroger le bouclier fiscal » et « d'ouvrir des négociations portant sur la gouvernance d'entreprise ». La CGT demande une fiscalité plus progressive et une relance de la négociation salariale (lire ci-dessous). Force ouvrière entend « continuer à défendre le rétablissement de la part des salaires dans la valeur ajoutée », tandis que la CGC critique la précarisation de l'emploi et « les prélèvements des actionnaires devenus excessifs », au détriment de « la capacité d'autofinancement des entreprises ».
Du côté patronal, la CGPME juge que les conclusions du rapport posent à nouveau « la question d'un élargissement de l'assiette du financement de la protection sociale au-delà des revenus du travail ». Quant à la présidente du Medef, Laurence Parisot, elle a dévoilé, hier, des propositions pour développer l'intéressement et la participation (lire ci-dessous) et appelé à s'intéresser au partage des richesses... entre générations.
« Aucun tabou »
Le mouvement patronal a ainsi décidé de créer un groupe de travail « pour réfléchir à de nouveaux mécanismes qui permettraient au salarié de créer un compte épargne retraite individuel ». Abondé « de différentes manières », le système aurait pour objet de garantir un taux de remplacement de 100 % entre salaire et pension de retraite, alors que celui-ci est aujourd'hui en forte baisse.
Ces réflexions tous azimuts devraient commencer à être débattues le 27 mai, a indiqué Laurence Parisot, lors d'une première réunion de « délibération » entre patronat et syndicats sur l'agenda social, au cours de laquelle le Medef accepterait finalement que soit abordée l'amélioration du dialogue social dans les PME, comme le réclame l'UPA. « Il n'y a aucun tabou, il n'y a aucun sujet qui ne peut être abordé » à cette occasion, a-t-elle assuré.
Dans un rôle d'aiguillon, l'UMP poursuit l'élaboration de ses propres propositions, avec la « transparence » comme fil rouge : « Si on peut parler des abus, c'est parce que la transparence a révélé leur existence. C'est la transparence qui fait que vous pouvez rendre les procédures plus vertueuses », juge Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, chargé du dossier avec Eric Besson (« Les Echos » du 9 avril).
Prendre date avant les vacances
L'UMP propose d'ores et déjà que figure sur les fiches de paie la rémunération variable correspondant à la performance globale de l'entreprise et qu'un représentant des salariés siège au comité des rémunérations du conseil d'administration. « Il n'est que consultatif mais cela peut créer de la vertu », assure Frédéric Lefebvre, qui indique que l'UMP « prendra date avant que le Parlement parte en vacances », si, de leur côté, les partenaires sociaux n'aboutissent pas. De son côté, François Fillon doit recevoir, d'ici à la fin du mois, un autre rapport du Conseil d'analyse économique sur la question