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« Repos dominical : nouvelles dérogations, nouvelles garanties »


Rédigé le Lundi 18 Mai 2009 à 10:15 | Lu 1768 fois | 0 commentaire(s) modifié le Lundi 18 Mai 2009 - 10:18


BRICE HORTEFEUX - MINISTRE DU TRAVAIL ET DES RELATIONS SOCIALES


« Repos dominical : nouvelles dérogations, nouvelles garanties »
Après le 1er Mai, le gouvernement a exclu de nouveaux gestes et les syndicats ont encore appelé à des mobilisations. Combien de temps cette guerre d'usure pourra-t-elle encore durer ?


Ce n'est pas une guerre d'usure. Le gouvernement n'est pas face aux victimes de la crise, mais à leurs côtés pour les aider. Nous dialoguons, nous écoutons, mais cela n'altère en rien notre détermination à agir. Avant de revendiquer d'autres mesures, laissons celles qui ont été lancées se déployer. Nous en ferons une première évaluation à l'été.

Les syndicats s'impatientent et certains, comme FO, brandissent la menace d'une grève générale. Craignez-vous cette perspective ?
Les syndicats ont été responsables depuis le début. Avec la crise, il y a le feu, et je leur sais gré de ne pas avoir jeté d'huile dessus ! J'observe aussi qu'ils ont finalement écarté la grève générale. Ils ont eu raison. Une grève générale n'a jamais créé le moindre emploi et elle pénaliserait surtout les salariés.

Le patronat reste très en retrait. Jugez-vous qu'il joue pleinement son rôle face à la crise ?
Personne ne doit être exempté de l'effort face à la crise. Nous avons commencé à mettre fin aux systèmes aberrants et injustes des stock-options, des bonus et des retraites chapeaux qui ne concernent qu'une poignée de dirigeants, mais risquent de jeter l'opprobre sur tous les autres. Je dialogue avec le patronat comme avec les syndicats. Lorsque nous avons jugé insuffisante la réponse du Medef et de l'Afep, nous avons obtenu, avec Christine Lagarde, plus de transparence et d'équité avec l'instauration du comité des sages.

Mais son futur président, Claude Bébéar, a indiqué qu'il ne renoncerait pas à ses mandats d'administrateur de grands groupes...
Je connais bien Claude Bébéar. Je sais combien il est attentif aux préoccupations sociales et je suis sûr qu'il exercera sa fonction avec un souci sincère de justice. La composition du comité des sages, du ressort du patronat, pourrait aussi, par sa diversité, permettre d'éviter les conflits d'intérêts.

La récession s'annonce de plus en plus forte cette année. Les mesures de relance décidées début 2009 seront-elles suffisantes ?
Le plan de relance par l'investissement commence à produire des résultats, mais nous ne sommes qu'au début de son application. Quant aux mesures de solidarité, elles ont toutes été engagées pendant ce printemps. Ne pensez-vous pas que nous ne soyons pas attentifs aux évolutions de la crise ? La marque du sarkozysme, c'est la réactivité. Mais elle ne doit pas entraîner l'incohérence. On ne peut pas nous demander de corriger des mesures qui sont progressivement en train de se déployer.

Vous avez pourtant dit qu'il faut réfléchir à la proposition de FO d'allonger la durée d'indemnisation du chômage ?
J'ai simplement dit qu'il n'y a pas de sujets tabous dès lors que nous som- mes favorables au dialogue social.

Laurence Parisot veut revoir le droit du licenciement. Est-ce le moment d'initier une réforme du droit du travail ?
Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne réponse en période de crise. Je m'en tiens, pour ma part, aux sujets que j'ai proposé d'inscrire à l'agenda social et dont le Premier ministre a fait part aux partenaires sociaux.

Nicolas Sarkozy s'oppose à toute hausse d'impôt en sortie de crise. Est-ce à dire que les personnalités de droite qui la jugent inévitable tels Alain Juppé, Jean Arthuis et Gilles Carrez n'ont rien compris à l'économie ?
L'ambition majeure de Nicolas Sarkozy est de rendre à notre pays sa compétitivité, car sinon nous sommes morts. Le meilleur moyen de contribuer à cette compétitivité n'est certainement pas de promouvoir une augmentation des impôts.

Vous avez annoncé une nouvelle proposition de loi sur le travail du dimanche. Quel sera son contenu ?
Il n'est pas question de remettre en cause le principe du repos dominical, qui doit être un moment de vie familiale, sociale et, pour un certain nombre de nos compatriotes, le temps de la pratique religieuse chrétienne. Mais qui peut contester qu'en période de crise, le devoir du gouvernement est de tout faire pour préserver ou créer des emplois ? Ainsi, Laurent Wauquiez estime que des dérogations ponctuelles peuvent créer de 5.000 à 10.000 emplois.

Je suis donc favorable à deux mesures équilibrées, cohérentes et limitées. Première mesure : étendre l'ouverture des commerces, à l'exception des grandes surfaces, dans les zones touristiques et thermales, soit 400 communes sur 36.500. Ce n'est pas la révolution, mais du bon sens. Seconde mesure : nous autoriserons aussi l'ouverture dans certaines zones des agglomérations de Paris, Marseille et Lille, où il y a une habitude de consommation de fin de semaine. Partout ailleurs, nous n'irons pas au-delà des cinq dimanches du maire qui sont déjà autorisés.

Ce compromis est loin de la généralisation souhaitée par Nicolas Sarkozy, et même en deçà du texte de décembre. Vous avez reculé devant les réserves de votre majorité, des autorités religieuses et des syndicats ?
C'est tout le contraire. Il s'agit d'un engagement du président, et l'honneur de la politique est qu'une promesse affichée devienne un engagement tenu. Voilà un texte qui était enterré et nous allons tout mettre en oeuvre pour le faire aboutir, car il est utile pour l'emploi et cohérent avec les ambitions touristiques françaises. Si nous n'agissons pas, il y aura des licenciements dès cet été, notamment près de Marseille, à Plan-de-Campagne. Croyant au dialogue, j'ai engagé une concertation avec les syndicats ainsi qu'avec le cardinal Vingt-Trois et le pasteur Baty. Nous tiendrons compte de leurs remarques et prévoyons notamment de donner de nouvelles garanties aux salariés.

Quelles sont ces garanties ?
Elles seront précisées par la proposition de loi et le débat parlementaire. Le volontariat, le droit au refus, le paiement double : il me semble que ces garanties devront être apportées aux salariés ne travaillant pas aujourd'hui le dimanche et pouvant le faire demain, à titre dérogatoire, dans certaines zones.

A en croire les sondages, le PS souffre de la concurrence de François Bayrou pour les européennes. Est-ce que le Modem ne fait pas finalement vos affaires ?
Si le PS souffre, c'est d'abord de sa panne d'idées. S'il est en recul, c'est en raison de l'action du gouvernement et du président de la République. Les changements de cap successifs des socialistes soulignent leur difficulté à être une alternative cohérente au niveau français comme au plan européen.

Jean-Pierre Raffarin estime que l'UMP est bien adapté à un scrutin à un tour, mais n'a pas de réserves de voix pour le second et demande donc un changement de scrutin pour les régionales de 2010. L'approuvez-vous ?
Toutes les réflexions et propositions sont les bienvenues mais, à titre personnel, il me semble difficile de changer les règles à moins d'un an d'un scrutin.




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