
Rythmée depuis le début 2009 par de violents soubresauts, la tension sociale s’atténue, mais le climat reste lourd : l’hémorragie de l’emploi ne faiblit pas et les contentieux entre syndicats, gouvernement et patronat restent entiers.
« Le climat social s’est détendu mais le feu couve toujours sous la cendre », estime Bernard Vivier, de l’Institut supérieur du travail. Ce climat est entretenu par les syndicats, dans les entreprises mais aussi au niveau national, à coups de grandes journées d’action dont la prochaine, le 13 juin, sera un dernier test de la combativité des salariés avant la trêve estivale.
L’intensité des conflits a baissé
Pour l’heure, les conflits-phares ont disparu de l’affiche. Les salariés de Molex, à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), ont obtenu un sursis à la fermeture de leur usine, ceux de Caterpillar se sont résignés à un accord assorti d’une réduction des emplois supprimés.
Restent les Continental de Clairoix (Oise), qui vont de manifestations en réunions de négociation avec la direction pour tenter d’obtenir de meilleures primes de départ. Mais les séquestrations de dirigeants d’entreprise ou la mise à sac d’une sous-préfecture, comme à Compiègne, par les ouvriers de Continental ne sont plus de saison, pour le moment.
Dans le secteur public, l’interminable conflit des universités et des chercheurs a pratiquement pris fin, avec des résultats limités : pour l’essentiel, un gel des suppressions d’emplois.
À l’hôpital, un embrasement général contre la loi Bachelot a jusqu’ici été évité.
Organisée par le « G8 syndical » (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires), la journée « d’actions décentralisées » du 26 mai a marqué « une décompression », selon Guy Groux, chercheur à Sciences-Po.
Ce spécialiste des syndicats a aussi décelé « une sorte de tassement » dans la mobilisation unitaire du 1 er Mai, pourtant sans équivalent ces dernières années (entre 450 000 et un million de manifestants).
Les syndicats s’organisent pour une mobilisation massive lors des manifestations du 13 juin, avant un rendez-vous non encore fixé avec Nicolas Sarkozy pour évaluer la politique économique et sociale gouvernementale. Ce faisant, ils courent un risque, selon M. Groux, la répétition de journées d’action pouvant engendrer une lassitude. « On peut se dire : à quoi bon manifester s’il n’y a jamais de suites ? »
« Ça peut péter en dehors des syndicats »
De fait, le pouvoir n’a quasiment rien lâché depuis le sommet social du 18 février, marqué par des mesures ciblées de soutien au pouvoir d’achat. Pire aux yeux des syndicats, il a remis à l’ordre du jour de nouvelles dérogations au repos du dimanche. La liste des suppressions d’emplois s’étoffe par ailleurs jour après jour. Après les Continental, 800 ouvriers de Goodyear à Amiens sont appelés à aller pointer bientôt à Pôle Emploi.
L’assurance chômage prévoit 639 000 chômeurs de plus en France cette année.
Le dialogue social ne donne aucun signe d’éclaircie, à en juger par le mécontentement syndical à la sortie d’une réunion avec le patronat, mercredi, pour fixer, alors que le premier semestre est presque achevé, « l’agenda social 2009 ». « Le surplace de Laurence Parisot et du Medef est préoccupant », estime M. Vivier, et crée un facteur d’instabilité : « Ça peut péter en dehors des syndicats. »
« Le climat social s’est détendu mais le feu couve toujours sous la cendre », estime Bernard Vivier, de l’Institut supérieur du travail. Ce climat est entretenu par les syndicats, dans les entreprises mais aussi au niveau national, à coups de grandes journées d’action dont la prochaine, le 13 juin, sera un dernier test de la combativité des salariés avant la trêve estivale.
L’intensité des conflits a baissé
Pour l’heure, les conflits-phares ont disparu de l’affiche. Les salariés de Molex, à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), ont obtenu un sursis à la fermeture de leur usine, ceux de Caterpillar se sont résignés à un accord assorti d’une réduction des emplois supprimés.
Restent les Continental de Clairoix (Oise), qui vont de manifestations en réunions de négociation avec la direction pour tenter d’obtenir de meilleures primes de départ. Mais les séquestrations de dirigeants d’entreprise ou la mise à sac d’une sous-préfecture, comme à Compiègne, par les ouvriers de Continental ne sont plus de saison, pour le moment.
Dans le secteur public, l’interminable conflit des universités et des chercheurs a pratiquement pris fin, avec des résultats limités : pour l’essentiel, un gel des suppressions d’emplois.
À l’hôpital, un embrasement général contre la loi Bachelot a jusqu’ici été évité.
Organisée par le « G8 syndical » (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires), la journée « d’actions décentralisées » du 26 mai a marqué « une décompression », selon Guy Groux, chercheur à Sciences-Po.
Ce spécialiste des syndicats a aussi décelé « une sorte de tassement » dans la mobilisation unitaire du 1 er Mai, pourtant sans équivalent ces dernières années (entre 450 000 et un million de manifestants).
Les syndicats s’organisent pour une mobilisation massive lors des manifestations du 13 juin, avant un rendez-vous non encore fixé avec Nicolas Sarkozy pour évaluer la politique économique et sociale gouvernementale. Ce faisant, ils courent un risque, selon M. Groux, la répétition de journées d’action pouvant engendrer une lassitude. « On peut se dire : à quoi bon manifester s’il n’y a jamais de suites ? »
« Ça peut péter en dehors des syndicats »
De fait, le pouvoir n’a quasiment rien lâché depuis le sommet social du 18 février, marqué par des mesures ciblées de soutien au pouvoir d’achat. Pire aux yeux des syndicats, il a remis à l’ordre du jour de nouvelles dérogations au repos du dimanche. La liste des suppressions d’emplois s’étoffe par ailleurs jour après jour. Après les Continental, 800 ouvriers de Goodyear à Amiens sont appelés à aller pointer bientôt à Pôle Emploi.
L’assurance chômage prévoit 639 000 chômeurs de plus en France cette année.
Le dialogue social ne donne aucun signe d’éclaircie, à en juger par le mécontentement syndical à la sortie d’une réunion avec le patronat, mercredi, pour fixer, alors que le premier semestre est presque achevé, « l’agenda social 2009 ». « Le surplace de Laurence Parisot et du Medef est préoccupant », estime M. Vivier, et crée un facteur d’instabilité : « Ça peut péter en dehors des syndicats. »