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Aux oeufs, Goodyear préfère les hôtels de luxe

Pneumatique . Alors que la direction organise les réunions stratégiques à l’extérieur de l’usine, les syndicats déplorent l’opacité du plan social



Aux oeufs, Goodyear préfère les hôtels de luxe
Fenêtres maculées d’oeufs dégoulinants et CRS retranchés derrière leurs boucliers antiémeute devant l’entrée. Hier, à quelques pas de la tour Perret, le Carlton d’Amiens a servi de défouloir dans le conflit que mènent, depuis le mois de mars, les salariés de Goodyear pour préserver leur travail et l’avenir du site. Car, alors que le climat reste très tendu à l’usine parmi les 1 400 salariés, la direction a choisi de délocaliser, hier, dans l’hôtel de luxe la réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « C’est la provocation de trop, le symbole qui montre qu’ils nous méprisent… D’un côté nos patrons nous disent que les comptes sont à sec, de l’autre, ils louent des salles dans un hôtel de luxe alors que la réunion aurait pu se tenir sur le site », s’énerve Mickaël Wamen, délégué CGT. Sur la place devant l’hôtel, une centaine d’ouvriers arborent des tee-shirts noirs ou blancs, certains siglés d’un cercueil sur lequel est écrit « plan antisocial », d’autres d’un pistolet dénonçant les « patrons tueurs ». Surveillés par une vingtaine de bus des forces de l’ordre, ils s’époumonent : « Les voyous, c’est pas nous. »

À l’ordre du jour de la réunion, en principe, l’incidence des baisses d’effectifs sur les conditions de travail. Le 15 juillet, le PDG de Goodyear-Dunlop, Olivier Rousseau, a en effet confirmé la suppression de 402 emplois à Amiens-Nord, en en faisant retomber la responsabilité sur le refus des syndicats majoritaires (CGT et SUD) de mettre en place un plan de réorganisation du travail en 4 x 8 (quatre équipes au lieu de cinq). Or, à la sortie du CHSCT, le syndicaliste de SUD, Virgilio Mota Da Silva, rend compte de « l’impossibilité d’aborder le fond pour cause de nombreux vices de forme » : présidence de la réunion improvisée par le DRH, absence d’un représentant de la médecine du travail, présence contestable d’un huissier de justice dans la salle… L’inspection du travail a même promis de souligner dans son procès-verbal « l’amateurisme » de la direction en la matière. Face à l’absence de données précises, les élus du personnel demandent la nomination d’un cabinet d’experts avant de rendre leur avis. Un avis légalement indispensable pour que le comité d’entreprise, qui doit en principe se réunir aujourd’hui, à l’hôtel Ibis (sic), rende le sien et donc entérine le plan social. « Une bataille juridique complexe se dessine car la direction veut contester devant le tribunal notre droit à nommer un expert, prévient Virgilio Mota Da Silva. Elle veut aller très vite et envoyer les lettres de licenciement pendant les congés payés, en août. La direction se dit même prête à payer les contestations des salariés aux prud’hommes pour licenciements illégaux. »

Sûr, dans l’usine de pneumatiques, l’été va être chaud. Les syndicats demandent avec insistance la nomination d’un médiateur, en prévenant : « Les oeufs, c’est vraiment gentil. En septembre, quand les gars auront reçu leur lettre, ils vont péter les plombs et là, fini la "lutte rigolade", ils vont allumer tout ce qui bouge. »
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Vendredi 25 Juillet 2008 - 12:15
Christelle Chabaud - leparisien.fr

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27/08/2014