
Une obligation légale claire
L’article L.4121-1 du Code du travail est sans ambiguïté : l’employeur doit protéger non seulement la santé physique, mais aussi la santé mentale des salariés.
Cette obligation implique :
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d’identifier les risques psychosociaux (RPS) dans le DUERP ;
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de mettre en place des mesures de prévention adaptées ;
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d’associer les représentants du personnel à cette démarche (article L.2312-13).
Ne pas traiter la santé mentale revient donc à manquer à une obligation légale, exposant l’entreprise à des sanctions et à des contentieux.
Pourquoi la santé mentale ne peut plus être ignorée
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Une réalité chiffrée : selon les données de Santé publique France, plus d’un salarié sur quatre rapporte des symptômes de souffrance psychologique liés au travail.
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Un coût économique élevé : les arrêts de travail pour RPS sont souvent plus longs que pour les accidents physiques. Ils entraînent une baisse de productivité, un absentéisme élevé et une désorganisation des équipes.
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Un enjeu social : la santé mentale impacte directement le climat de travail, la cohésion des équipes et l’attractivité de l’entreprise.
Le rôle des élus du CSE
Les élus du CSE jouent un rôle central dans la prévention de la santé mentale au travail :
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Ils peuvent demander l’inscription des RPS dans le DUERP.
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Ils participent aux consultations obligatoires sur les conditions de travail (article L.2312-8).
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Ils peuvent déclencher un droit d’alerte pour atteinte à la santé mentale (article L.2312-59).
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Ils disposent du recours à une expertise indépendante en cas de risques graves (article L.2315-94).
👉 Leur implication garantit que la santé mentale n’est pas laissée de côté au profit des seuls risques physiques.
Pourquoi un accompagnement est nécessaire
Intégrer la santé mentale dans une politique de prévention suppose une méthodologie spécifique :
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Analyser les causes organisationnelles (charge de travail, horaires, reconnaissance, relations sociales).
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Évaluer les impacts collectifs (tensions d’équipe, conflits, turnover).
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Construire des plans d’action concrets (amélioration du management, formations, espaces de parole).
Sans accompagnement externe, l’analyse peut rester superficielle. Le recours à un consultant spécialisé permet d’objectiver les constats, de sécuriser juridiquement la démarche et de faciliter le dialogue social.
Conclusion
Au-delà d’une obligation légale, c’est un enjeu humain, économique et social. Intégrer les RPS et la santé mentale dans le DUERP et dans les politiques de prévention, c’est garantir aux salariés un cadre de travail plus équilibré et respectueux, tout en renforçant la performance de l’entreprise.
Pour les élus du CSE comme pour les employeurs, c’est une responsabilité partagée et un levier de transformation.