đŻ Une question de bon sens ? Pas uniquement.
Porter une tenue correcte au travail semble relever du simple bon sens. Pourtant, cette apparente Ă©vidence se heurte souvent Ă des incomprĂ©hensions, voire Ă des litiges. Entre libertĂ© vestimentaire, contraintes de sĂ©curitĂ©, image de lâentreprise ou climat social, le sujet mĂ©rite dâĂȘtre clarifiĂ©.
Le Code du travail ne contient aucune définition générale de la tenue vestimentaire "correcte". Cependant, il encadre la liberté vestimentaire du salarié à travers deux axes :
â
Le respect des consignes de sécurité ;
â
La prĂ©servation de lâintĂ©rĂȘt lĂ©gitime de lâentreprise.
đ ïž Quand lâactivitĂ© exige une tenue spĂ©cifique
Certaines activitĂ©s professionnelles imposent objectivement le port d'une tenue de travail. Câest notamment le cas dans les secteurs :
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Industriel et BTP : tenue haute visibilité, chaussures de sécurité, casque... ;
-
Santé et médico-social : blouse, tenue stérile, badge visible... ;
-
Agroalimentaire : charlotte, blouse, gants... ;
-
HÎtellerie-restauration : uniforme, tablier, tenue propre et repassée.
Dans ces cas, le port de la tenue est une obligation réglementaire ou contractuelle, souvent liée :
-
à la sécurité des salariés (article R.4321-4 du Code du travail),
-
Ă des normes dâhygiĂšne,
-
ou Ă lâimage de lâentreprise vis-Ă -vis des clients.
đ Lâemployeur est tenu de fournir gratuitement les Ă©quipements de protection individuelle (EPI), et dans certains cas les vĂȘtements de travail, sâils sont imposĂ©s pour des raisons de sĂ©curitĂ©, dâhygiĂšne ou de santĂ© (article R.4323-95 du Code du travail).
đ Et quand il nây a pas de tenue obligatoire ?
Dans tous les autres cas, le salariĂ© est libre de sâhabiller comme il lâentend, dans le respect des rĂšgles de dĂ©cence et de lâimage de lâentreprise.
Mais cette libertĂ© nâest pas absolue.
Lâemployeur peut restreindre cette libertĂ© Ă condition que cette restriction soit justifiĂ©e par la nature de la tĂąche Ă accomplir et proportionnĂ©e au but recherchĂ© (article L.1121-1 du Code du travail).
đ Exemples :
-
Un salariĂ© en contact avec la clientĂšle peut ĂȘtre invitĂ© Ă adopter une tenue sobre et soignĂ©e ;
-
Lâinterdiction de porter des vĂȘtements avec des slogans politiques ou provocateurs peut ĂȘtre admise si cela nuit au bon fonctionnement du service.
âïž Ces restrictions doivent ĂȘtre mentionnĂ©es dans :
-
le rÚglement intérieur (obligatoire à partir de 50 salariés),
-
ou la note de service réguliÚrement portée à la connaissance des salariés.
đ€ Droits et devoirs : un Ă©quilibre Ă trouver
| Employeur | Salarié |
|---|---|
| Fournir les tenues obligatoires si liĂ©es Ă la sĂ©curitĂ©, Ă lâhygiĂšne ou Ă la santĂ© | Respecter les consignes de sĂ©curitĂ© vestimentaire |
| Informer des rÚgles vestimentaires applicables (via le rÚglement intérieur ou une note de service) | Se présenter dans une tenue décente, compatible avec les missions confiées |
| Justifier toute restriction par la nature du travail ou les intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de lâentreprise | Ne pas porter de tenue manifestement contraire aux intĂ©rĂȘts de lâentreprise ou du collectif de travail |
đ„ Et le rĂŽle du CSE dans tout ça ?
Le ComitĂ© Social et Ăconomique (CSE) peut :
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ĂȘtre consultĂ© sur les modifications du rĂšglement intĂ©rieur concernant la tenue vestimentaire ;
-
faire remonter les difficultés ou tensions liées à des consignes jugées floues, inégalitaires ou discriminatoires ;
-
proposer des actions de sensibilisation ou de mĂ©diation sur le respect de lâimage professionnelle et la libertĂ© individuelle.
La tenue au travail est un enjeu dâĂ©quilibre : entre normes, sĂ©curitĂ©, image, mais aussi expression de soi et respect de chacun.
Un cadre clair, fondĂ© sur la loi, le dialogue et la proportionnalitĂ©, permet dâĂ©viter bien des malentendus.
đŻ Chez Instant-CE, nos experts accompagnent les Ă©lus dans la comprĂ©hension du droit du travail⊠et dans la recherche de solutions adaptĂ©es Ă leur contexte.

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