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Boulogne-Billancourt - Santé - Hôpital au bord de la crise de nerfs

Le centre hospitalier Ambroise-Paré traverse une mauvaise passe. Le personnel, en sous-effectif, dénonce la détérioration des conditions de travail. Etat des lieux.



Boulogne-Billancourt - Santé - Hôpital au bord de la crise de nerfs
Tout est parti d'un mot de la directrice, Marie-Laure Loffredo, adressé le 11 septembre aux Samu de Paris et de Boulogne-Billancourt : l'hôpital Ambroise-Paré, le plus important service d'urgences des Hauts-de-Seine, ne recevra personne au bloc opératoire cette nuit-là, une infirmière absente n'ayant pu être remplacée. Les syndicats ont profité de l'occasion pour dénoncer une situation selon eux vieille de plusieurs années. « Les conditions de travail se sont détériorées au point que c'est désormais la santé des patients qui est en jeu », s'inquiète Thierry Guigui, délégué du personnel au CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Sur les 443 lits autorisés, 90 sont fermés, soit environ 20 %, pour manque de personnel. « Dans les salles d'opération, il manque à peu près 40 % des équipes », déplore le professeur Alain Lortat-Jacob, chef du service orthopédique. Des opérations sont parfois retardées pour pouvoir accueillir des urgences. « Un deuxième scanner a été installé, mais il n'y a personne pour le faire fonctionner, renchérit Jean-Noël Gérard, délégué CGT, le syndicat majoritaire. Sans parler des ailes rénovées en 2007, flambant neuves mais inutilisées ! »

La direction, de son côté, déplore également le déficit de personnel. Marie-Laure Loffredo l'explique par « le manque chronique d'infirmières formées, le prix élevé des loyers à Boulogne, la situation géographique de l'hôpital en bout de ligne de métro et, enfin, l'absentéisme lié aux maternités chez un personnel à 78 % féminin ». Si Alain Lortat-Jacob souligne également les problèmes du personnel soignant pour se loger, il réfute l'argument de l'absentéisme. « Le vrai problème est la fidélisation de notre personnel », poursuit-il. Pour Jean-Noël Gérard, « ce sont les conditions de travail qui découragent les salariés et repoussent les postulants. Il arrive que la journée d'une infirmière commence à 7 heures pour finir à 20 heures ».

Efficience

Depuis 2004, les 37 établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dont fait partie Ambroise-Paré, sont tenus à « plus d'efficience ». La création de « pôles d'activités » et l'adoption de « la tarification à l'activité », dans le cadre du plan Hôpital 2007, ont modifié leur gestion, qui s'inscrit désormais dans une logique de résultats. « Avec les travaux de 2007, nos effectifs ont été réduits et notre capacité à recevoir les patients a été diminuée. Ce qui engendre une baisse d'activité, qui sert à présent à justifier de nouvelles restrictions budgétaires. La variable d'ajustement étant systématiquement le personnel, nous entrons dans un cercle vicieux », explique Dominique Zragevsky, secrétaire du CHSCT. Selon Marie-Laure Loffredo, il n'y a pas de restriction budgétaire. « Le budget est passé de 103 à 119 millions d'euros entre 2004 et 2008. Ce qu'exige désormais l'AP-HP, c'est de diminuer les dépassements budgétaires, qui peuvent être très importants. »

Pour cela, l'intérim a été réduit en cours d'année, aggravant les problèmes de personnel. Alerté sur la situation, Pierre-Christophe Baguet, président de la commission de surveillance en sa qualité de maire de Boulogne-Billancourt, a rencontré le directeur général de l'AP-HP, Benoît Leclercq. Ce dernier vient de donner l'autorisation pour 100 vacations d'intérim supplémentaires. « Malgré cela, nous n'avons pu que partiellement rouvrir les lits, car les sociétés d'intérim elles-mêmes ont des difficultés à trouver des infirmières », note Marie-Laure Loffredo.

L'organisation de l'hôpital Ambroise-Paré devrait subir d'autres changements. L'AP-HP met en place un projet de constitution de groupes hospitaliers qui doit être effectif à l'horizon 2012. Il s'agit d'éviter que plusieurs hôpitaux ne couvrent les mêmes disciplines dans un faible rayon. Ambroise-Paré fusionnera certaines de ses activités avec l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches et celui de Sainte-Périne, dans le 16e arrondissement de Paris. Si le projet suscite des inquiétudes chez les syndicats, l'idée d'une réorganisation hospitalière, dans une région où la densité d'établissements de santé est forte, semble inévitable
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Lundi 8 Décembre 2008 - 12:40
Aurélie Jacques - lepoint.fr

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