1. Un nouveau dispositif à maîtriser
France Travail a lancé France Travail Pro, une offre pensée pour simplifier le recrutement des entreprises et mieux accompagner les employeurs.
Ce service inclut :
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un accompagnement personnalisé par des conseillers spécialisés,
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des aides et dispositifs adaptés (POEI, immersions professionnelles, Méthodes de Recrutement par Simulation – MRS),
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un accès digitalisé et centralisé aux services de recrutement.
La véritable nouveauté réside dans l’intégration progressive de l’intelligence artificielle (IA) pour automatiser des étapes clés : tri de CV, mise en relation candidats/employeurs, analyse prédictive des besoins en compétences, suivi automatisé des candidatures.
👉 Ce qui change : le recrutement devient de plus en plus piloté par des algorithmes et des outils numériques, ce qui modifie profondément les conditions de travail des conseillers, et soulève de nouvelles questions sociales et éthiques.
2. L’impact de l’IA sur les conditions de travail
L’introduction de l’IA n’est pas neutre. Elle peut générer des bénéfices (gain de temps, meilleure pertinence des profils), mais aussi des risques pour les salariés :
2.1. Organisation du travail
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Automatisation de tâches répétitives (tri de CV, relances, matching).
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Déplacement des missions vers le suivi, la relation employeur et la gestion des outils numériques.
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Risque d’alourdissement des tâches de reporting et de contrôle algorithmique.
2.2. Santé mentale et risques psychosociaux (RPS)
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Charge cognitive accrue : nécessité de maîtriser plusieurs logiciels et interfaces en permanence.
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Perte de sens : si l’IA décide des pré-sélections, le conseiller peut avoir le sentiment d’être réduit à un rôle d’exécutant.
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Pression et stress : surveillance renforcée par des indicateurs automatiques de performance.
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Crainte pour l’emploi : inquiétude d’être remplacé par la machine.
2.3. QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail)
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Nécessité de repenser l’équilibre entre travail humain et automatisation.
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Importance de maintenir des temps de relation humaine avec les demandeurs d’emploi et les employeurs, pour éviter la déshumanisation du service.
👉 Constat : Sans encadrement, l’IA peut dégrader la qualité du travail, accroître le stress et fragiliser la santé mentale des conseillers.
3. Le rôle stratégique des élus du CSE
Les élus du CSE disposent de droits légaux et d’un rôle central pour accompagner cette transformation :
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Droit à l’information et à la consultation (art. L.2312-8 du Code du travail) sur toute décision impactant l’organisation et les conditions de travail.
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Pouvoir de recourir à un expert indépendant (art. L.2315-96) en cas de projet important modifiant les conditions de travail.
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Responsabilité de veiller à la santé physique et mentale des salariés (art. L.4121-1).
Concrètement, les élus doivent :
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Exiger la transparence de la direction sur les objectifs réels de France Travail Pro et l’usage de l’IA.
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S’assurer qu’aucun emploi n’est menacé par l’introduction de ces outils.
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Veiller à l’adaptation des compétences par des plans de formation solides.
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Demander l’évaluation des risques psychosociaux (RPS) et leur intégration dans le DUERP.
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Négocier des garanties : droit à la déconnexion, charge de travail soutenable, maintien de la dimension humaine du recrutement.
👉 Message clé : L’IA ne doit pas être subie par les conseillers. Le CSE doit agir comme contre-pouvoir pour que son intégration respecte la santé et la QVCT.
4. L’action concrète à mettre en place
Proposition : “Accompagnement CSE – Diagnostic France Travail Pro et IA”
Les élus peuvent demander à Instant CSE de réaliser une mission d’expertise indépendante, comprenant :
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Un diagnostic d’impact : analyse des effets de l’IA sur l’organisation du travail, les missions des conseillers et la santé mentale.
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Une enquête auprès des salariés concernés : perception, attentes, craintes, propositions.
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Un accompagnement dans la négociation avec la direction : obtention d’engagements sur l’emploi, la formation, la charge de travail et le suivi RPS.
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La mise en place d’un suivi trimestriel des impacts, avec restitution en réunion CSE.
👉 Exemple concret : Dans une structure où l’IA a été introduite dans le tri de candidatures, Instant CSE a permis au CSE d’obtenir :
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une garantie écrite de non-suppression de postes,
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un plan de formation obligatoire pour les conseillers,
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un suivi des indicateurs de santé mentale et charge de travail.
5. Pourquoi faire appel à Instant CSE ?
Aujourd’hui, certains cabinets d’expertise comptable proposent des analyses techniques liées à l’IA. Mais la question de France Travail Pro dépasse largement la dimension comptable : il s’agit d’un enjeu technologique, organisationnel et humain.
Instant CSE est le seul acteur à offrir :
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Une expertise technologique sur l’IA et ses usages.
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Une maîtrise juridique et sociale des obligations de l’employeur et des droits des élus.
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Une expérience terrain dans l’accompagnement des élus sur les impacts des transformations numériques.
👉 En sollicitant Instant CSE, les élus transforment l’arrivée de France Travail Pro en opportunité maîtrisée : innovation oui, mais avec des garanties sociales, de santé et de bien-être pour les salariés.
6. Quelle stratégie lors de la prochaine réunion du CSE ?
L’arrivée de France Travail Pro et l’utilisation de l’IA ne doivent pas être abordées de manière improvisée. Les élus ont tout intérêt à préparer un plan d’action précis pour la prochaine réunion plénière afin de poser le sujet et d’ouvrir un espace de négociation.
Étape 1 – Inscrire le sujet à l’ordre du jour
Demander formellement que la mise en place de France Travail Pro et l’usage de l’IA figurent à l’ordre du jour.
👉 Référence : art. L.2315-29 du Code du travail.
Étape 2 – Exiger la transparence de la direction
Questions concrètes à poser :
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Quels objectifs la direction poursuit-elle avec France Travail Pro ?
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Quelles tâches seront automatisées et comment seront-elles réparties ?
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Quel impact sur l’organisation du travail des conseillers ?
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Quelles garanties en termes de formation, de maintien dans l’emploi et de santé au travail ?
Étape 3 – Demander une évaluation des risques
Exiger l’intégration de France Travail Pro et de l’IA dans le DUERP.
👉 Référence : art. R.4121-1 du Code du travail.
Étape 4 – Proposer une expertise indépendante
Voter le recours à Instant CSE comme expert en nouvelles technologies et santé au travail.
👉 Référence : art. L.2315-96 du Code du travail.
Étape 5 – Ouvrir une négociation spécifique
Demander un cycle de négociation dédié pour encadrer la mise en place de l’IA et obtenir :
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L’absence de suppression d’emplois.
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Un plan de formation adapté.
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Un suivi régulier des indicateurs de charge et de santé mentale.
La mise en place de France Travail Pro et l’usage de l’IA représentent une transformation majeure qui touche directement l’organisation du travail et la santé mentale des salariés.
Le CSE ne doit pas se contenter de recevoir l’information : il doit anticiper, contrôler et négocier.
👉 Prochain pas concret : inscrire le sujet à l’ordre du jour, exiger des réponses, demander une expertise Instant CSE et ouvrir une négociation.
Avec cette stratégie, les élus s’assurent que l’innovation se fasse dans le respect des salariés, de leurs emplois et de leurs conditions de travail.