Le télétravail, un outil… pas une finalité
Le télétravail n’est pas une organisation du travail. C’est un outil logistique, une modalité technique. Bien fait, il peut améliorer la qualité de vie, limiter les temps de trajet, faciliter la concentration. Mal encadré, il peut aussi isoler, invisibiliser, épuiser.
Depuis le Covid, on a parfois idéalisé le travail à distance. Or, les signaux d’alerte se multiplient : augmentation des troubles anxieux, explosion de la consommation d'alcool, de médicaments ou de cannabis chez les télétravailleurs isolés, sentiment d'effacement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée.
Le télétravail mal pensé peut devenir une source de risques psychosociaux, voire d’addictions.
Les élus doivent cesser de voir le télétravail comme une "récompense" ou un "avantage acquis". Ce n’est ni un totem, ni un tabou. C’est une pièce du puzzle plus vaste de la flexibilité du travail.
La flexibilité du travail : un nouveau paradigme
La flexibilité du travail ne signifie pas « dérégulation ». Elle signifie liberté d’organisation dans un cadre négocié, collectif et équilibré.
Elle repose sur un principe : permettre à chaque salarié, en fonction de son poste, de son environnement personnel et de ses préférences, de choisir comment il travaille le mieux.
100 % présentiel, modèle hybride, ou télétravail intégral avec accès à des espaces de coworking, des rencontres régionales, ou même des journées collectives par filière ou projet.
Et ce n’est pas une utopie. C’est déjà la réalité dans des dizaines d’entreprises innovantes, en France et à l’étranger.
Le temps des accords Covid est révolu
Les accords de télétravail signés en urgence pendant la crise sanitaire arrivent à leur terme. Ils n’étaient pas faits pour durer, seulement pour contenir un choc.
Nous entrons désormais dans une phase où les entreprises doivent refonder leurs politiques de travail à distance. Non plus à travers des chartes descendantes, mais par la négociation collective.
Et c’est là que le CSE a un rôle fondamental à jouer.
Des accords à réinventer : et si vous étiez pionniers ?
Certaines organisations syndicales réclament des délégations pour négocier la flexibilité du travail, incluant :
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la liberté de choisir son rythme de travail (présentiel / hybride / télétravail),
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des prises en charge d’abonnement à des espaces de coworking,
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des rencontres professionnelles de proximité pour recréer du lien hors siège,
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une convention d’usage pour les équipements personnels à domicile,
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ou même des dispositifs de soutien psychologique dédiés aux télétravailleurs.
Pour les CSE non syndiqués, la voie d’un accord signé par les élus mandatés reste possible. Encore faut-il s’entourer.
Instant-CE : des experts pour vous accompagner
Face à ce bouleversement, Instant-CE propose un accompagnement dédié aux CSE et aux syndicats dans la conception et la négociation d’accords sur la flexibilité du travail.
Nos consultants ne se contentent pas de vous aider à lire un accord. Ils vous accompagnent pour l’imaginer, l’écrire, le négocier et le faire vivre. Avec vous, sur mesure.
La flexibilité du travail n’est pas une menace. C’est une formidable opportunité de réinventer l’organisation autour des besoins humains. Encore faut-il savoir la penser, la structurer… et la défendre.
Conclusion
Ce que les grèves expriment, c’est un besoin de sens, de cohérence et de liberté. La bonne question n’est pas "combien de jours de télétravail ?" mais bien "comment souhaitons-nous travailler ensemble demain ?".
Et cette question-là, elle ne peut plus être éludée.