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Loi climat travail : un nouveau rôle stratégique pour le CSE

Dimanche 18 Mai 2025

La loi n° 2025-391 du 30 avril 2025, publiée au Journal officiel le 2 mai 2025, marque un tournant décisif dans l’articulation entre transition écologique et dialogue social. Inspirée des travaux de la Convention citoyenne pour le climat et des rapports parlementaires sur la justice environnementale, cette loi érige la responsabilité environnementale des entreprises en pilier de leur stratégie. Et au cœur de cette transformation : le Comité social et économique (CSE).


Loi climat travail : un nouveau rôle stratégique pour le CSE
Loi climat travail : un nouveau rôle stratégique pour le CSE

Une nouvelle compétence environnementale pour le CSE

Jusqu’à présent, le CSE disposait principalement de compétences économiques, sociales et en matière de santé-sécurité. Désormais, la loi du 30 avril 2025 lui attribue expressément un rôle consultatif en matière environnementale. L’article L.2312-8 du Code du travail est ainsi modifié pour intégrer les « conséquences environnementales de l’activité de l’entreprise » dans les informations que l’employeur doit transmettre régulièrement au CSE.

La loi impose également que tout projet important (réorganisation, investissement, nouveau produit, recours à la sous-traitance, etc.) fasse l’objet d’une consultation environnementale spécifique, intégrée à la procédure d’information-consultation classique.


Des outils pour agir

Pour remplir cette nouvelle mission, le CSE peut désormais :

  • Recourir à un expert environnemental, financé sur le budget de fonctionnement, ou cofinancé par l’employeur si le projet est structurant ;

  • Créer une commission Environnement, au même titre que la Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT) ;

  • Accéder à de nouvelles formations, via le droit à formation économique, sociale, syndicale et environnementale, renforcé par la loi.

Ces évolutions obligent les élus à monter en compétence sur les enjeux écologiques, à structurer leur action collective autour de cette nouvelle thématique et à inscrire l’environnement comme un levier de dialogue social stratégique.


Un levier pour repenser le travail

La loi fait de l’environnement un vecteur de transformation du travail. Elle prévoit que les entreprises de plus de 250 salariés intègrent un bilan des impacts environnementaux du travail dans la Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE). Le CSE pourra s’appuyer sur ces données pour formuler des propositions, co-construire des plans d’action et défendre une transition juste, soucieuse de la santé, des conditions de travail et de la soutenabilité économique.

Vers un dialogue social écologique

Cette réforme impose un changement de posture. Le CSE ne peut plus se contenter d’un rôle réactif. Il doit désormais anticiper, interroger les choix stratégiques de l’entreprise à l’aune de leur coût écologique et social, et se faire force de proposition. Cela suppose une collaboration accrue entre élus, représentants syndicaux, directions RH, référents RSE et services HSE.

Conclusion

La loi n° 2025-391 vient inscrire l’environnement dans le cœur du contrat social au travail. En donnant au CSE un rôle renforcé sur ces sujets, elle en fait un acteur clé de la transition écologique dans l’entreprise. Encore faut-il que les élus se saisissent pleinement de cette opportunité. Former, structurer, anticiper : tels sont les défis à relever pour que le dialogue social devienne aussi un dialogue environnemental.
Pierre DESMONT
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