Connectez-vous S'inscrire
Instant-CSE
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Noël amer pour les cadres à Saint-Denis


Rédigé le Mercredi 10 Décembre 2008 à 13:32 | Lu 796 fois | 0 commentaire(s) modifié le Mercredi 10 Décembre 2008 - 13:34


AU SIÈGE d’ArcelorMittal à Saint Denis (Seine-Saint-Denis), les salariés passent devant l’imposant sapin de Noël, qui orne le hall d’entrée, le visage fermé. Tous ont en tête les 1 400 départs volontaires annoncés la semaine dernière : « Les gens se disent qu’un sur quatre va perdre son boulot », raconte Béatrice, du comité d’entreprise.


Noël amer pour les cadres à Saint-Denis
Les 900 cols blancs du siège ne cachent pas leur amertume : « On a toujours bossé comme des malades et, du jour au lendemain, on nous dit qu’on n’a plus besoin de nous, alors que Lakshmi Mittal s’était engagé à ce qu’il n’y ait aucun licenciement », s’emporte Michèle*, 54 ans, dont trente ans passés chez Arcelor.

L’entreprise, au fil des ans, n’a cessé de changer : regroupement Usinor-Sacilor dans les années 1980, privatisation, fusion avec l’espagnol Acelaria et le luxembourgeois Arbed en 2002, puis avec Mittal en 2006. Depuis, les salariés du siège ont été contraints de déménager, en avril 2006, de La Défense où ils étaient depuis vingt-huit ans à Saint-Denis. « On a fini par perdre notre sentiment d’appartenance au groupe », assure Michèle.

«Personne n’est partant »

« Nous, les cols blancs, on se croyait protégés », explique Josiane*, 56 ans, et vingt-neuf ans d’ancienneté. « Cela a été tellement soudain », constate Lucie*, une jeune cadre : « On a affiché trois excellents trimestres, et puis, la crise est arrivée d’un coup. Je n’attendais pas d’impact avant l’année prochaine. C’est à se demander si la direction n’en profite pas pour réaliser des économies. »

« C’est en regardant la télé que j’ai appris que 9 000 départs dans le monde étaient programmés », se rappelle Chloé*, 27 ans. Pour elle, pas question d’être volontaire : « Je viens d’acheter un appartement. Personne n’est partant, lâche-t-elle. Le plus dur, c’est de n’avoir aucune précision sur le nombre de postes à Saint-Denis. »

Une incertitude que la direction n’est pas en mesure de dissiper : « Avant, les cadres étaient associés au projet. Maintenant, ils ont le doigt sur la couture : ils se contentent d’appliquer les directives du siège », explique Patrick Auzanneau, de la CFDT. « Avec la mondialisation, on ne voit plus les décideurs », renchérit Philippe Salvat, de FO. Pour ce dernier, la nouvelle direction a une approche « anglo-saxonne » qui « gomme l’humain ». Et lutter n’est pas chose aisée : « Ils ont une armée de juristes et nous laissent à peine quelques semaines pour nous prononcer. »

* A la demande des témoins, les prénoms ont été changés.



Nouveau commentaire :





Partager ce site

Derniers tweets

Dans la boutique

Formations (3)

Formations pour les élus du CSE

Santé au travail (2)

Une formation en santé au travail est un ensemble structuré d'apprentissages et d'enseignements visant à former les professionnels et les employés sur les aspects liés à la santé et à la sécurité au sein du milieu professionnel.

Plus de prévisions: Meteo paris 30 jours