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Noël amer pour les cadres à Saint-Denis

AU SIÈGE d’ArcelorMittal à Saint Denis (Seine-Saint-Denis), les salariés passent devant l’imposant sapin de Noël, qui orne le hall d’entrée, le visage fermé. Tous ont en tête les 1 400 départs volontaires annoncés la semaine dernière : « Les gens se disent qu’un sur quatre va perdre son boulot », raconte Béatrice, du comité d’entreprise.



Noël amer pour les cadres à Saint-Denis
Les 900 cols blancs du siège ne cachent pas leur amertume : « On a toujours bossé comme des malades et, du jour au lendemain, on nous dit qu’on n’a plus besoin de nous, alors que Lakshmi Mittal s’était engagé à ce qu’il n’y ait aucun licenciement », s’emporte Michèle*, 54 ans, dont trente ans passés chez Arcelor.

L’entreprise, au fil des ans, n’a cessé de changer : regroupement Usinor-Sacilor dans les années 1980, privatisation, fusion avec l’espagnol Acelaria et le luxembourgeois Arbed en 2002, puis avec Mittal en 2006. Depuis, les salariés du siège ont été contraints de déménager, en avril 2006, de La Défense où ils étaient depuis vingt-huit ans à Saint-Denis. « On a fini par perdre notre sentiment d’appartenance au groupe », assure Michèle.

«Personne n’est partant »

« Nous, les cols blancs, on se croyait protégés », explique Josiane*, 56 ans, et vingt-neuf ans d’ancienneté. « Cela a été tellement soudain », constate Lucie*, une jeune cadre : « On a affiché trois excellents trimestres, et puis, la crise est arrivée d’un coup. Je n’attendais pas d’impact avant l’année prochaine. C’est à se demander si la direction n’en profite pas pour réaliser des économies. »

« C’est en regardant la télé que j’ai appris que 9 000 départs dans le monde étaient programmés », se rappelle Chloé*, 27 ans. Pour elle, pas question d’être volontaire : « Je viens d’acheter un appartement. Personne n’est partant, lâche-t-elle. Le plus dur, c’est de n’avoir aucune précision sur le nombre de postes à Saint-Denis. »

Une incertitude que la direction n’est pas en mesure de dissiper : « Avant, les cadres étaient associés au projet. Maintenant, ils ont le doigt sur la couture : ils se contentent d’appliquer les directives du siège », explique Patrick Auzanneau, de la CFDT. « Avec la mondialisation, on ne voit plus les décideurs », renchérit Philippe Salvat, de FO. Pour ce dernier, la nouvelle direction a une approche « anglo-saxonne » qui « gomme l’humain ». Et lutter n’est pas chose aisée : « Ils ont une armée de juristes et nous laissent à peine quelques semaines pour nous prononcer. »

* A la demande des témoins, les prénoms ont été changés.
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Mercredi 10 Décembre 2008 - 13:32
www.leparisien.fr - Valérie Hacot

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