
Après 36 heures de séquestration des dirigeants de leur entreprise mercredi et jeudi, les salariés d'Akers à Fraisses ont obtenu une prime supra légale d'environ 28 000 euros.
Les primes de licenciement supra légales sont un phénomène relativement récent, mais de plus en plus fréquent dans les conflits sociaux, et échappent totalement au code du travail. « Les directions départementales du travail sont avisées, explique Jean-Claude Verstraet, directeur adjoint pour la Loire, puisque ces primes sont inscrites dans les protocoles d'accord déposés auprès de nos services, mais nous n'avons aucun regard là-dessus. Nous souhaitons favoriser le reclassement des salariés ». Ce qui explique le manque de statistiques dans ce domaine. Le droit du travail prévoit, en matière de licenciement économique, le versement d'indemnités. A ces indemnités légales, établies sur un barème au prorata de l'ancienneté dans l'entreprise, peuvent se substituer les indemnités prévues par la convention collective, s'il y en a une, et si elles sont plus intéressantes pour le salarié que les indemnités légales. Ce qui, selon Me Michel Béal, avocat au barreau de Saint-Etienne, spécialiste en droit du travail, n'est bien souvent plus le cas, faute de non-renégociation récente de ces conventions. « Il est très fréquent que nous soyons amenés à plaider devant les prud'hommes le versement des indemnités légales plutôt que les indemnités conventionnelles ». Mais de plus en plus, a-t-il pu constater, face à des situations croissantes de précarité, face à la hausse des licenciements économiques collectifs, et à la fermeture de sites, les salariés ont tendance à réclamer des primes supra légales pour compenser le préjudice subi, et les perspectives toujours plus difficiles de retrouver un emploi.
Ces primes sont négociées entre les salariés, ou les syndicats, et l'employeur, avec parfois l'intervention de médiateurs comme le préfet, un inspecteur du travail, ou un tiers. En cas de non-aboutissement, on en arrive à des situations extrêmes de séquestration, ou encore de menaces de destruction de sites, comme on a pu le voir dans d'autres départements. « Il n'existe aucune règle en matière de primes supra légales, poursuit Me Béal, tout est permis ».
L'origine de ces primes viendrait des pratiques anglo-saxonnes, où les entreprises préfèrent payer plutôt que d'avoir à gérer un conflit. Et le phénomène a gagné la France, via les unités locales de ces entreprises étrangères. Il y a quelques mois, les salariés licenciés de Rencast (Thonon les-Bains) avaient pu obtenir une prime supra légale de 30 000 euros. Dans la Loire, les salariés de Jean Caby à Saint-Priest-en-Jarez (groupe Aoste) ont obtenu aussi une prime supra-légale englobant à la fois une prime de reclassement de six mois de salaire, dégressive, et une prime d'ancienneté.
Christine Colomb
Les primes de licenciement supra légales sont un phénomène relativement récent, mais de plus en plus fréquent dans les conflits sociaux, et échappent totalement au code du travail. « Les directions départementales du travail sont avisées, explique Jean-Claude Verstraet, directeur adjoint pour la Loire, puisque ces primes sont inscrites dans les protocoles d'accord déposés auprès de nos services, mais nous n'avons aucun regard là-dessus. Nous souhaitons favoriser le reclassement des salariés ». Ce qui explique le manque de statistiques dans ce domaine. Le droit du travail prévoit, en matière de licenciement économique, le versement d'indemnités. A ces indemnités légales, établies sur un barème au prorata de l'ancienneté dans l'entreprise, peuvent se substituer les indemnités prévues par la convention collective, s'il y en a une, et si elles sont plus intéressantes pour le salarié que les indemnités légales. Ce qui, selon Me Michel Béal, avocat au barreau de Saint-Etienne, spécialiste en droit du travail, n'est bien souvent plus le cas, faute de non-renégociation récente de ces conventions. « Il est très fréquent que nous soyons amenés à plaider devant les prud'hommes le versement des indemnités légales plutôt que les indemnités conventionnelles ». Mais de plus en plus, a-t-il pu constater, face à des situations croissantes de précarité, face à la hausse des licenciements économiques collectifs, et à la fermeture de sites, les salariés ont tendance à réclamer des primes supra légales pour compenser le préjudice subi, et les perspectives toujours plus difficiles de retrouver un emploi.
Ces primes sont négociées entre les salariés, ou les syndicats, et l'employeur, avec parfois l'intervention de médiateurs comme le préfet, un inspecteur du travail, ou un tiers. En cas de non-aboutissement, on en arrive à des situations extrêmes de séquestration, ou encore de menaces de destruction de sites, comme on a pu le voir dans d'autres départements. « Il n'existe aucune règle en matière de primes supra légales, poursuit Me Béal, tout est permis ».
L'origine de ces primes viendrait des pratiques anglo-saxonnes, où les entreprises préfèrent payer plutôt que d'avoir à gérer un conflit. Et le phénomène a gagné la France, via les unités locales de ces entreprises étrangères. Il y a quelques mois, les salariés licenciés de Rencast (Thonon les-Bains) avaient pu obtenir une prime supra légale de 30 000 euros. Dans la Loire, les salariés de Jean Caby à Saint-Priest-en-Jarez (groupe Aoste) ont obtenu aussi une prime supra-légale englobant à la fois une prime de reclassement de six mois de salaire, dégressive, et une prime d'ancienneté.
Christine Colomb