
Un premier pas, mais pas une révolution. Depuis le 1er janvier, les entreprises de plus de 50 salariés encourent des sanctions financières si elles ne prévoient pas d’accord sur l’emploi des seniors. Une mesure répressive qui ne devrait avoir qu’un effet limité. Surtout en temps de crise.
À l’approche de la date couperet, les entreprises se sont pourtant activées. Près de 8.000 entreprises auraient mis en place un dispositif en faveur des plus de 55 ans et près de 80 branches -soit les trois quarts des salariés du privé- auraient signé un accord pour favoriser l’emploi des seniors, selon le ministère du Travail.
Les autres ont obtenu des délais. En effet, les PME de moins de 300 salariés qui n’ont pas encore mis sur pied d’accord ont encore trois mois avant de devoir payer l’amende prévue, à hauteur de 1% de la masse salariale de l’entreprise.
«Qu’à partir de 50 ans, on n’est plus bon à rien»
Un délai qui ne débouchera de toute façon pas à grand chose pour les syndicats. «Les accords sont en général très peu contraignants, sans obligation de résultat. Cette mesure ne va rien changer», a expliqué à 20minutes.fr Eric Aubin, en charge des questions emploi et retraite à la CGT. «Les entreprises pourront continuer d’exclure les seniors à l’âge de 58 ans et 9 mois en moyenne».
«C’est une question de culture des entrepreneurs: ils estiment qu’à partir de 50 ans, on n’est plus bon à rien», ajoute Eric Aubin.
Pour Jean-François Veysset, vice-président de la CGPME chargé des affaires sociales, la «politique de quotas n’a jamais fonctionné». «Il faut aussi convaincre les salariés de continuer à travailler alors que certains peuvent avoir envie de mettre fin, même de façon progressive, à leur carrière», a-t-il expliqué à 20minutes.fr.
«Il faut travailler sur la valorisation des personnes»
Une conséquence des mauvaises conditions de travail, selon Danièle Karniewicz, présidente de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. «Il faut travailler sur la valorisation des personnes. Dans la plupart des cas, l’entreprise n’a pas su faire d’effort et les employés ont voulu partir».
Résultat : seul un gros tiers (39%) des seniors continue de travailler. Un taux particulièrement bas alors que le déficit des retraites se creuse. «Il faut trouver des solutions pour garder les actifs à taux plein le plus longtemps possible et chercher des mesures pour qu’ils retrouvent leur emploi», détaille Danièle Karniewicz.
Elle évoque le cas de la Finlande, où le taux d’activité des 55-64 ans dépasse les 55%. Le pays a tablé sur des mesures incitatives et l’amélioration du bien-être des seniors.
«On peut aussi penser à répartir les taches pour qu’elles soient plus favorables aux seniors, à développer les formations pour adultes. Il faut permettre à tous d’évoluer», explique détaille Danièle Karniewicz, qui souligne que la volonté collective reste le moteur le plus important. «Le gouvernement pousse un peu mais les entreprises doivent impérativement prendre le relais» pour changer la donne, insiste-t-elle.
Maud Noyon
À l’approche de la date couperet, les entreprises se sont pourtant activées. Près de 8.000 entreprises auraient mis en place un dispositif en faveur des plus de 55 ans et près de 80 branches -soit les trois quarts des salariés du privé- auraient signé un accord pour favoriser l’emploi des seniors, selon le ministère du Travail.
Les autres ont obtenu des délais. En effet, les PME de moins de 300 salariés qui n’ont pas encore mis sur pied d’accord ont encore trois mois avant de devoir payer l’amende prévue, à hauteur de 1% de la masse salariale de l’entreprise.
«Qu’à partir de 50 ans, on n’est plus bon à rien»
Un délai qui ne débouchera de toute façon pas à grand chose pour les syndicats. «Les accords sont en général très peu contraignants, sans obligation de résultat. Cette mesure ne va rien changer», a expliqué à 20minutes.fr Eric Aubin, en charge des questions emploi et retraite à la CGT. «Les entreprises pourront continuer d’exclure les seniors à l’âge de 58 ans et 9 mois en moyenne».
«C’est une question de culture des entrepreneurs: ils estiment qu’à partir de 50 ans, on n’est plus bon à rien», ajoute Eric Aubin.
Pour Jean-François Veysset, vice-président de la CGPME chargé des affaires sociales, la «politique de quotas n’a jamais fonctionné». «Il faut aussi convaincre les salariés de continuer à travailler alors que certains peuvent avoir envie de mettre fin, même de façon progressive, à leur carrière», a-t-il expliqué à 20minutes.fr.
«Il faut travailler sur la valorisation des personnes»
Une conséquence des mauvaises conditions de travail, selon Danièle Karniewicz, présidente de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse. «Il faut travailler sur la valorisation des personnes. Dans la plupart des cas, l’entreprise n’a pas su faire d’effort et les employés ont voulu partir».
Résultat : seul un gros tiers (39%) des seniors continue de travailler. Un taux particulièrement bas alors que le déficit des retraites se creuse. «Il faut trouver des solutions pour garder les actifs à taux plein le plus longtemps possible et chercher des mesures pour qu’ils retrouvent leur emploi», détaille Danièle Karniewicz.
Elle évoque le cas de la Finlande, où le taux d’activité des 55-64 ans dépasse les 55%. Le pays a tablé sur des mesures incitatives et l’amélioration du bien-être des seniors.
«On peut aussi penser à répartir les taches pour qu’elles soient plus favorables aux seniors, à développer les formations pour adultes. Il faut permettre à tous d’évoluer», explique détaille Danièle Karniewicz, qui souligne que la volonté collective reste le moteur le plus important. «Le gouvernement pousse un peu mais les entreprises doivent impérativement prendre le relais» pour changer la donne, insiste-t-elle.
Maud Noyon