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Du côté de nos voisins canadiens...Gestion de la santé mentale en milieu de travail : le temps d’agir



La santé mentale, la maladie mentale, la dépression, l’anxiété, le stress, les troubles mentaux ou nerveux, quelle que soit l’appellation choisie, les questions de santé mentale ont une très grande incidence sur les entreprises canadiennes. Les professionnels des ressources humaines de partout au pays sont préoccupés par les nouvelles tendances inquiétantes et les défis importants qu’ils doivent relever en matière de santé mentale au sein de leurs effectifs. Ces inquiétudes sont fondées sur des statistiques indéniables :

35 millions de jours ouvrables sont perdus chaque année au Canada pour cause de maladie mentale.
20 % des Canadiens auront un problème lié à une maladie mentale dans leur vie.
La maladie mentale coûte 51 milliards de dollars par année à l’économie canadienne.
L’Organisation mondiale de la Santé estime que, d’ici à 2020, la dépression se classera au deuxième rang des principales causes d’invalidité dans le monde.
8 % des employés prennent des médicaments pour le traitement d’une maladie mentale.
Les demandes d’indemnité attribuables à la maladie mentale représentent la catégorie des coûts d’invalidité qui connaît la plus forte croissance au Canada.
Les maladies mentales et la toxicomanie représentent 60 à 65 % de toutes les demandes d’indemnité pour invalidité parmi les employeurs canadiens et américains sélectionnés.

Mercer a réalisé un sondage de concert avec l’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale auprès d’employeurs au Canada pour mieux comprendre l’incidence des questions de santé mentale en milieu de travail et voir quelles mesures les employeurs doivent adopter à cet égard.

Mercer a invité les employeurs du secteur public et du secteur privé de partout au Canada à participer à un sondage en ligne qui porte sur les questions de santé mentale et de maladie mentale en milieu de travail. Le sondage a été mené au printemps 2008, et 452 entreprises y ont pris part. Les professionnels des ressources humaines composaient 85 % des répondants.

Soixante-dix-neuf pour cent des participants ont signalé que les questions de santé mentale ont pris une plus grande importance en comparaison d’il y a trois à cinq ans. Soixante-six pour cent des répondants ont indiqué que les questions liées à la santé mentale se situent dans les 10 premiers éléments priorisés par le Service des ressources humaines et 20 % ont indiqué que ces questions font partie des trois premiers éléments sur leur liste des priorités. Ces priorités sont réparties entre tous les secteurs d’activité et les entreprises de toutes tailles.

Le fait que les questions liées à la santé mentale occupent une place si importante dans les priorités des ressources humaines ne se traduit pas par une plus grande sensibilisation des membres de la haute direction de l’organisation à l’égard de ces problèmes. Bien que 73 % des répondants aient indiqué que la haute direction a un certain degré de sensibilisation aux questions de santé mentale, seulement 13 % des répondants ont signalé que la haute direction est très sensible aux répercussions de la santé mentale sur l’organisation. Les organisations ayant signalé une grande sensibilisation de la haute direction ont indiqué que ce résultat a été atteint grâce à la présence d’un défenseur de la cause parmi les hauts dirigeants.

La sensibilisation des membres de la haute direction aux questions de santé mentale en milieu de travail est essentielle à l’obtention des ressources humaines et financières nécessaires à l’amélioration de la santé mentale des employés et au soutien des employés au moment de leur rétablissement et de leur retour au travail après une maladie mentale. Un bon moyen d’obtenir l’appui des dirigeants serait d’effectuer une analyse de rentabilisation pour mesurer les répercussions financières des problèmes de santé mentale sur le travail. Cependant, moins de 20 % des répondants entendent effectuer ce genre d’analyse. Seulement 22 % des répondants ont indiqué qu’ils mesurent l’incidence des questions de santé mentale en milieu de travail. Ainsi, la majorité des répondants auront tout un défi à relever pour arriver à justifier l’obtention des budgets nécessaires pour régler les problèmes.

Lorsqu’on les a interrogés à propos de la fréquence de la maladie mentale en milieu de travail, 46 % des répondants ont signalé avoir 5 % ou moins d’employés aux prises avec la maladie mentale au cours d’une année. Les résultats de l’étude réalisée par Mercer suggèrent que les répondants sous-estiment la fréquence des maladies mentales en milieu de travail. Selon une étude menée récemment par l’Agence de la santé publique du Canada, on estime que 12 % de la population adulte canadienne est atteinte d’une maladie mentale au cours d’une année.8 Une autre étude révèle que 8 % des employés prennent des médicaments pour le traitement de troubles mentaux. 9 Ce pourcentage est probablement une sous-estimation de la prévalence des maladies mentales car certaines des personnes atteintes ne prennent pas de médicaments ou ne sont pas diagnostiquées.

La recherche a démontré qu’il existe plusieurs facteurs de risque dans le cas de la maladie mentale, dont plusieurs ne sont pas liés au milieu de travail. Cependant, certains facteurs de risque se situent à l’intérieur du champ du travail ou ont une composante liée au travail. Cependant, certains facteurs de risque y sont liés, notamment les suivants :
- l’insuffisance de mesures de soutien social au travail,
- l’augmentation des exigences liées à l’emploi,
- un traitement inéquitable de la part du supérieur.

Compte tenu de l’existence de ces facteurs en milieu de travail, le sondage a cherché à connaître l’opinion des répondants sur les facteurs qui prévalent dans leur milieu de travail :

55 % ont signalé que les charges de travail et les responsabilités des employés ont augmenté passablement (38 %) ou de façon importante (17 %).
Seulement 12 % ont signalé des améliorations importantes ou passablement importantes dans la répartition de la charge de travail alors que 45 % des répondants ont signalé certaines améliorations à cet égard.
Une minorité de participants, soit 31 %, ont signalé avoir un réseau social solide en milieu de travail.

Ces résultats laissent supposer qu’il faut s’occuper de la répartition de la charge de travail et de l’amélioration des mesures de soutien social au travail comme mesures de prévention visant à faire contrepoids aux facteurs du milieu de travail liés aux problèmes de santé mentale.

Les deux principaux défis relatifs à la santé mentale en milieu de travail auxquels sont confrontés les répondants au sondage sont :
- Perceptions des employés et stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale (60 %)
- Manque de sensibilisation des gestionnaires/supérieurs de premier niveau (54 %)

La moitié des répondants indiquent que les employés devraient s’adresser à leur supérieur pour obtenir de l’aide concernant des problèmes de santé mentale et 54 % des répondants ont indiqué que le rôle des supérieurs consiste à repérer les employés qui ont besoin d’aide. Cependant, 57 % des répondants ont indiqué que les problèmes de santé mentale NE sont PAS traités sur un pied d’égalité avec les problèmes de santé physique par les gestionnaires de premier niveau.

Les résultats révèlent le défi important que pose la stigmatisation associée à la maladie mentale auprès des employés et de leurs supérieurs. Bien que certaines mesures aient été mises en œuvre, il faut tout de même prévoir une meilleure formation, une sensibilisation accrue ainsi que des programmes et du soutien ciblés pour surmonter ces obstacles et obtenir que les employés aux prises avec des troubles mentaux bénéficient d’un traitement juste et équitable. Les superviseurs de premier niveau doivent jouer un rôle de premier plan.

En bref, bien que certaines organisations aient signalé avoir fait des progrès pour s’occuper des défis que pose la santé mentale dans le milieu de travail, il faut prendre les mesures suivantes :
- s’attaquer à la stigmatisation associée à la maladie mentale,
- constater l’étendue de la maladie mentale en milieu de travail,
- réfléchir à la meilleure façon de soutenir et d’offrir des mesures d’accommodement aux personnes sur les lieux du travail et
- clarifier le rôle du supérieur et s’assurer que des outils appropriés sont offerts aux supérieurs afin de leur permettre de bien jouer leur rôle.

De plus, sur le plan de la prévention, les employeurs doivent :
- mieux gérer l’accroissement des charges de travail des employés et
- améliorer les mesures de soutien social au travail.

Les professionnels des ressources humaines se doivent de trouver les moyens de mesurer les répercussions des questions de santé mentale sur l’organisation, d’obtenir l’appui de la direction pour la mise en œuvre de changements et d’évaluer l’efficacité et les résultats des mesures prises.

La maladie mentale représente des coûts importants pour les employeurs, tant sur le plan des ressources humaines que sur celui des ressources financières. Même si elle est difficile à mesurer, l’incidence de la santé mentale sur le milieu de travail peut être quantifiée – et doit l’être – pour effectuer une analyse de rentabilisation justifiant la mise en place de programmes d’aide et de soutien. Le temps est venu d’accroître la sensibilisation aux répercussions des maladies mentales en milieu de travail, de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation et d’évaluer le résultat des mesures adoptées.
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Mercredi 12 Novembre 2008 - 11:14
Anne Nicoll - www.mercer.com

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