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Le stress professionnel, nouvelle préoccupation pour les partenaires sociaux

Les discussions n'ont pas traîné. A l'issue de quatre réunions, le patronat et les syndicats sont parvenus, mercredi 2 juillet, à rédiger un "accord national interprofessionnel" sur le stress au travail. Ce document, qui "a pour objet de transposer (...) en droit français" un accord signé en octobre 2004 par les partenaires sociaux européens, vise à prévenir et à combattre le stress dans les entreprises. Il énonce de grands principes - tels que "la responsabilité des employeurs" dans la lutte contre ce phénomène - et trace plusieurs pistes pour prendre des mesures.



Le stress professionnel, nouvelle préoccupation pour les partenaires sociaux
Les partenaires sociaux doivent maintenant parapher l'accord, ce qui devrait être fait dans les prochains mois, même si certains représentants syndicaux jugent le texte limité (à la CFTC, notamment). Les confédérations regrettent que la version finale de l'accord ne prévoie "aucune obligation de négocier au niveau des branches professionnelles". En principe, les syndicats et le patronat auraient dû rendre leur copie avant octobre 2007, mais l'ouverture des discussions a pris du retard.

Le stress professionnel s'est placé au coeur des préoccupations du monde économique et des pouvoirs publics. La prise de conscience a tardé, estime Eric Albert, psychiatre et fondateur en 1990 de l'Institut français de l'anxiété et du stress (IFAS). Certes, le législateur s'est quelquefois penché sur le problème, notamment dans la loi de modernisation sociale de 2002, qui oblige les entreprises à évaluer les risques pesant sur la santé mentale de leur main-d'oeuvre.

Mais pour Eric Albert, la collectivité s'est réellement emparée du sujet depuis que trois salariés du Technocentre de Renault, à Guyancourt (Yvelines), se sont donné la mort, entre fin 2006 et début 2007. Les grands groupes ont désormais conscience des "risques médiatiques" engendrés par des suicides sur les lieux de travail. Ils savent aussi que les souffrances psychosociales peuvent nuire à la bonne marche de leurs affaires.

"Le coût du stress dans les pays industrialisés s'élève entre 3 % et 4 % du PIB", a déclaré, le 12 mars, le ministre du travail, Xavier Bertrand. Pour la France, cela représenterait "60 milliards d'euros", si l'on prend en compte les pertes liées à l'absentéisme, la prise en charge des arrêts de travail et de la consommation de médicaments, etc. L'Institut national de recherche et de sécurité avance des chiffres moins élevés : en 2000, "le coût social du stress" oscillait entre 830 et 1 656 millions d'euros.

"DRAMES PERSONNELS"

En tout cas, le phénomène semble prendre de l'ampleur : "La part des personnes occupant un emploi et déclarant souffrir de problèmes de santé mentale liés au travail a (...) augmenté", indique l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport Perspectives de l'emploi 2008.

Face à la montée du problème, M. Bertrand souhaite que des négociations sur le stress deviennent obligatoires dans les branches professionnelles exposées à cette difficulté. Il a aussi évoqué l'hypothèse d'un système de bonus-malus pour inciter les entreprises à mieux prévenir les risques psychosociaux.

Ces positions ont été exprimées le 12 mars, lors de la remise du rapport de Patrick Légeron, psychiatre, et de Philippe Nasse, vice-président du Conseil de la concurrence, qui préconise plusieurs mesures : construction d'un "indicateur global" du stress professionnel, recensement et analyse psychosociale des suicides de salariés au travail, lancement d'une campagne d'information.

En interne, des groupes tels que La Poste ou France Télécom mettent en place des actions pour lutter contre le problème. Mais ces initiatives sont souvent critiquées par les syndicats et par des experts car elles ne s'attaquent pas, selon eux, aux racines du mal que sont l'organisation du travail, l'intensification des tâches, etc. En outre, nombre d'employeurs continuent de camper dans une forme de déni. Le 15 juin, le directeur du Technocentre de Renault a déclaré que les suicides survenus fin 2006 et début 2007 "étaient d'abord des drames personnels liés aux aléas des vies de chacun".
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Lundi 7 Juillet 2008 - 11:59
Bertrand Bissuel - lemonde.fr

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