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M. Sarkozy se convertit au temps long et à la méthode progressive


Rédigé le Jeudi 14 Mai 2009 à 17:13 | Lu 934 fois | 0 commentaire(s) modifié le Jeudi 14 Mai 2009 - 17:16



M. Sarkozy se convertit au temps long et à la méthode progressive
C'était bien utile. C'est toujours utile de parler." Ce lundi 11 mai, sous les ors de l'Elysée, Nicolas Sarkozy est particulièrement prévenant avec les pontes de la médecine française réunis à l'Elysée. "Vous observerez, en tout cas je l'espère, que nous avons écouté tout le monde, que nous avons pris, me semble-t-il, en considération la quasi totalité de vos propositions", souligne le président qui présente la réforme de l'hôpital.

Le ton tranche avec le "j'écoute, mais je ne tiens pas compte" proféré le 20 janvier à Provins et les propos tenus deux jours plus tard au palais de l'Elysée devant le monde scientifique. "Un chercheur français publie 30 à 50 % de moins qu'un chercheur britannique", assène Nicolas Sarkozy, qui ajoute : "Si on ne veut pas voir ça. Je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé..." Avant de trancher : "La réalité est désagréable" et de brocarder le "modèle français entre guillemets".

Cinq mois plus tard, changement de stratégie ? L'homme de la rupture théorise les mérites de la réforme progressive et consensuelle. Parce que " rupture" rime trop avec " brisure", il faut changer de méthode. "La France souvent n'a su évoluer qu'au rythme de brisures. On passait au dernier moment d'un monde à l'autre", a déploré M. Sarkozy devant les médecins.

Le chef de l'Etat ne vante plus les réformes définitives, imposées par un chef éclairé, fort de la légitimité du suffrage universel. "Le temps où la réforme (une fois adoptée) durait cinquante ans, sans qu'on en parle, je pense que ce temps est révolu. Nos sociétés complexes doivent évoluer en permanence", a-t-il expliqué, plaidant pour des "réglages". "Parce que tout ne doit pas être figé."

Le temps n'est plus aux révolutions portées par des hommes providentiels qui ont jalonné l'Histoire de France, de Napoléon à Charles de Gaulle en 1958, voire François Mitterrand en mai 1981 : deux ans après son élection, Nicolas Sarkozy découvre le temps long, les vertus du dialogue, le poids des corps intermédiaires qu'il avait court-circuités lors de sa campagne électorale pour défaire le Front national. Le voilà qui appelle, en bon social-démocrate allemand, à "trouver la voie de passage qui mobilise le plus grand nombre de gens possibles, créer les conditions de la confiance pour qu'on avance ensemble".

"DIVORCE AVEC LES SACHANTS" Nicolas Sarkozy est contraint de tirer les conséquences de sa rentrée compliquée de janvier. A l'époque, il atterrissait en France après la présidence réussie de l'Union européenne (UE). Et il voulait continuer à réformer tous azimuts. Il commença par une critique de son prédécesseur Jacques Chirac, contre lequel il avait forgé son concept de rupture lors de sa marche vers l'Elysée : "On dit omniprésident. Je préfère qu'on dise ça plutôt que roi fainéant, on en a connu", attaqua M. Sarkozy.

Puis ce fut une chasse aux corps intermédiaires, fustigés pour leur conservatisme. Pour M. Sarkozy, les prix Nobel et les "admirables chercheurs" servent "parfois d'alibi aux conservateurs de tous poils, qu'on trouve à droite en nombre certain et à gauche en nombre innombrable".

La méthode s'est révélée contre-productive, provoquant des crispations sur l'école, l'université, la recherche, l'hôpital. Elle a conduit, selon l'expression du ministre de l'éducation Xavier Darcos, à un "divorce avec les sachants", qui sont des vecteurs d'opinion importants.

Le temps est à la reconquête. M. Darcos tente de renouer les fils du dialogue avec les intellectuels, qu'il reçoit en tête à tête. Nicolas Sarkozy a profité de la loi sur le téléchargement illégal des oeuvres sur internet pour renforcer ses liens avec les artistes.

Le recadrage révèle les vertus de la méthode de Raymond Soubie, le conseiller social de l'Elysée, opposé aux passages en force. Persuadé que le risque d'une révolution sociétale au printemps est écarté, l'Elysée réfute toute pause dans les réformes. Mais on ne dirige pas un pays qui traverse une récession économique inédite comme au temps des beaux jours.

"Nous allons poursuivre la bonne gestion des finances publiques, mais on ne va pas annoncer de la sueur, des larmes et des hausses d'impôts. Ce n'est pas la politique et ce n'est pas le sujet", assure M. Soubie. Le dossier des retraites sera abordé en 2010, mais le gouvernement se refuse à revenir sur l'âge légal du départ à 60 ans. Pour François Fillon et Nicolas Sarkozy, un tel sujet ne saurait être tranché que lors d'un débat présidentiel. M. Soubie note que ce type de réforme produit des effets à très long terme : la décision prise en 1993 par Edouard Balladur, d'allonger la durée de cotisations de 37,5 à 40 ans, n'est entrée complètement en vigueur qu'en 2008 ! Quant à la réforme de la santé, elle est encore plus délicate : il s'agit d'une industrie de haute technologie, très coûteuse et dont chacun veut bénéficier immédiatement "Aucun pays au monde n'a réglé le problème de l'assurance-maladie", note M. Soubie, qui estime que la seule solution est de donner des tours de vis réguliers. Sourire en coin, ce vétéran des plans de sauvetage de la Sécu affirme qu'aucun des plans d'urgence décidés depuis 1945 n'a eu d'effet plus de... 14 mois. A l'écouter, il faut imaginer Nicolas Sarkozy en Sisyphe.




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