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Sain ou malsain, le perfectionnisme ?

Le perfectionniste mésadapté perd tout plaisir à ses activités et à ses réalisations parce qu’elles ne correspondent pas à ses standards trop élevés de qualité.



Êtes-vous un ou une perfectionniste qui se reconnaîtra dans les affirmations suivantes ?

- Je me sens inconfortable tant que les choses ne sont pas parfaites.

- J’ai tendance à conclure facilement que tout est mal dès que ce n’est pas parfait.

- J’évite de faire des choses que je ne peux pas faire parfaitement.

- Il me semble souvent que j’aurais dû en faire un peu plus.

- J’ai souvent l’impression que les choses ne sont pas faites correctement et ça me dérange.

Au-delà d’un certain seuil, le perfectionnisme peut devenir malsain, selon le professeur Frédéric Langlois, qui enseigne la psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il empoisonne l’existence. Le perfectionniste mésadapté perd tout plaisir à ses activités et à ses réalisations parce qu’elles ne correspondent pas à ses standards trop élevés de qualité.

La moindre imperfection signifie, pour lui, l’échec total. Cette chasse à la perfection, dans les menus détails, en arrive même à lui faire perdre de vue l’objectif global de ses projets. Ce perfectionniste négatif relève sans cesse ses standards qui deviennent inatteignables, décrit le psychologue. Insatisfait, déçu, il a tendance à hausser encore ses objectifs… et embarque dans un cercle vicieux.

Le professeur Langlois s’intéresse depuis plus de 10 ans au thème du perfectionnisme. Il a commencé à amasser des données, lors d’un stage d’études avec une collègue, Josée Rhéaume, aujourd’hui psychologue à l’Hôtel-Dieu de Lévis; ces données cliniques leur ont permis de mettre au point un outil servant à distinguer le perfectionnisme sain du perfectionnisme mésadapté.

Le perfectionnisme n’est pas un problème en soi, établit le psychologue. La personne qui se fixe des objectifs élevés, mais qui demeure capable de souplesse, pour les ajuster en fonction du contexte, est une perfectionniste fonctionnelle. Cette vision positive est assez récente, dit-il, car ce trait de caractère était perçu négativement auparavant.

Le perfectionnisme tombe dans la psychopathologie lorsque l’intensité est telle que le score grimpe haut dans l’échelle d’évaluation mise au point par les deux chercheurs. C’est là que se situe leur contribution à la science. Ils ont perfectionné des instruments de mesure existants et produit leur propre questionnaire, pour la partie dysfonctionnelle, à l’aide de plus d’une centaine de cas cliniques et d’enquêtes auprès de centaines d’étudiants.

Ce récent questionnaire fait partie des différents tests de dépistage du perfectionnisme auxquels ont recours les cliniciens.

Perfectionnisme : le fruit du contrôle social ou parental

Un comportement de perfectionnisme dysfonctionnel peut être d’origine génétique, mais il est plus souvent le fruit d’un contrôle parental ou social qui exige constamment la perfection, explique M. Langlois.


L’enfant va lier la valeur ou l’amour qu’on lui accorde à la performance parfaite qu’il doit livrer. Plus tard, il deviendra obsédé de contrôle, tant sur soi que sur les autres. «Plus on est perfectionniste, plus on est exigeant envers soi et plus on a d’attentes pour les autres.» Ce sont d’ailleurs des problèmes avec leur entourage qui amènent les perfectionnistes à consulter un psy.

Bonne nouvelle : cela se soigne. Par une prise de conscience de l’aspect excessif de ses attentes, puis par un abaissement graduel des standards que le perfectionniste s’impose. On l’amène à réaliser que tout n’exige pas le même degré de perfection. La constatation que l’entourage n’a même pas remarqué la différence entre des standards élevés et de nouveaux, plus bas, aide aussi à jeter du lest, selon le professeur Langlois. Il réalise enfin qu’il peut être aimé même si tout n’est pas parfait.

Le perfectionnisme négatif est une tendance observée surtout chez les gens souffrant de trouble obsessionnel compulsif (TOC), de dépression, de trouble d’anxiété généralisée (TAG), de phobie sociale, de troubles alimentaires et même de douleur chronique. Pas plus de femmes que d’hommes en sont atteints, con­trairement à ce qu’on pourrait croire.
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Lundi 14 Avril 2008 - 11:51
Marie Caouette, Le Soleil, Quebec

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